En 2015, les ventes de Renault ont progressé de 3,3 % dans le monde, battant un nouveau record établi à 2,8 millions de véhicules (véhicules particuliers et véhicules utilitaires), contre 2,7 millions en 2014. « C’est le record absolu pour Renault », a souligné Thierry Koskas, directeur commercial du groupe Renault, qui présentait en conférence de presse, le 18 janvier, au siège du constructeur à Boulogne-Billancourt les résultats commerciaux annuels du groupe automobile.
Des résultats notables qui ont pourtant été très vite éclipsés par l’actualité alors qu’une opération de rappel concernant environ 15 000 véhicules équipés du moteur dCi 110 –celle-ci concernerait les crossovers Renault Captur– est en cours, visant à corriger une erreur de calibration du contrôle moteur. « Ce problème est connu et déjà résolu en production depuis septembre 2015 », s’est défendu le groupe dans un communiqué en date du 19 janvier.
S’agissant du bilan de l’année 2015, la marque Renault reste la première marque du constructeur à l’export avec 2,1 millions de véhicules immatriculés l’an dernier, soit une progression de +2,4 % par rapport à 2014. La marque Dacia a également progressé (+7,7 %) en 2015, enregistrant 550 920 immatriculations dans le monde, dont 374 458 en Europe.
Des ventes portées par l’Europe
Le constructeur français a bénéficié de la bonne performance du marché automobile en Europe, en croissance de +9,4 % en 2015. Ainsi, l’an dernier, le groupe Renault a enregistré une croissance de ses immatriculations en Europe de +10,2 % à 1,6 million de véhicules. Le groupe affiche des ventes en hausse dans l’ensemble des pays de la région avec des performances notables observées en Espagne (+22,3 %), en Italie (+ 18 %) et au Royaume-Uni (17,7 %). En France, les immatriculations du groupe ont progressé de 5,1 % à 607 173 véhicules.
La marque au losange est la marque qui a le plus progressé en Europe (+12,3 %) au cours de l’année écoulée avec 1,2 million de véhicules immatriculés sur le marché européen. La marque Renault demeure n° 1 en Europe pour les véhicules utilitaires et les véhicules zéro émission.
Si en Europe, les immatriculations sont en hausse, la situation est plus contrastée à l’international, selon les régions.
Hausse des ventes en Afrique, au Moyen-Orient et en Inde
Dans la région Afrique, Moyen-Orient, Inde, les immatriculations du groupe ont augmenté de 16,9 % (359 858 véhicules). En Algérie, Renault affiche une part de marché record (35,6 %), bénéficiant de la production locale à Oran de la Renault Symbol, version tricorps de la Clio. Au Maroc, où Dacia et Renault sont respectivement première et deuxième marque, les immatriculations ont progressé de 11,5 % en 2015 par rapport à 2014. La part de marché du groupe atteint 38,2 % (+1,2 point). En Égypte, les ventes du constructeur ont bondi de 73,8 %.
« En Iran, nos ventes progressent de 56 % dans un marché très important », a indiqué Thierry Koskas. L’Iran, où la récente annonce depuis Vienne de la levée des sanctions internationales ouvre la voie à la réouverture du marché iranien dans l’économie mondiale, est un pays stratégique pour Renault qui bénéficie d’une présence historique dans le pays. « C’est un marché d’1 million de véhicules qui pourrait atteindre à terme entre 1,5 et 2 millions de véhicules », a signalé le directeur commercial. En 2016, Renault désire présenter un plan produits complet en Iran avec des modèles adaptés à la demande locale.
En Inde, Renault demeure la première marque automobile européenne avec des ventes en croissance de +20,1 %. Le dernier véhicule à bas coût développé par le constructeur en Inde, la Renault Kwid, a enregistré plus de 80 000 commandes depuis son lancement en septembre 2015.
Les ventes sur le déclin en Asie-Pacifique, Eurasie et Amériques
En Asie-Pacifique, les ventes de Renault ont pour leur part décliné de 12,3 % l’an dernier à 116 868 voitures, contre 133 197 immatriculations en 2014. La Corée du Sud est le premier marché du groupe dans la région. En Chine, Renault se prépare au lancement de son nouveau crossover Kadjar, sortit en mai 2015 en France, qui deviendra le premier véhicule produit localement par la coentreprise Dongfeng Renault.
En Eurasie, zone où Renault a vu ses ventes diminuer de 8,6 %, les volumes de la marque au losange ont souffert de la baisse en Russie, économie dans laquelle le marché automobile a chuté de plus de 35 %, et les immatriculations du groupe de 38,1 %.
Dans la zone « Amériques », où les ventes du groupe Renault ont décliné de 14,8 % à 355 151 véhicules, la bonne surprise est venue d’Amérique latine. Au Brésil, pays en proie à une récession sévère, Renault détient 7,3 % de part de marché (+0,2 point par rapport à 2014) dans un marché automobile en recul de 25,5 % ! Dans ce pays, le constructeur automobile enregistre sa meilleure performance de « tous les temps », a souligné le directeur commercial.
Renault veut accélérer en Chine et en Inde en 2016
En 2016, les marchés automobiles brésilien et russe devraient être à nouveau en recul, respectivement de 6 % et 12 %, estime le groupe Renault. À l’inverse, en Chine le marché devrait croître de 4 à 5 %, et en Inde de 8 %.
Dans ce contexte, Renault prépare son entrée sur le marché chinois et s’apprête à passer à l’offensive en Inde. La priorité avait été donnée en 2015 à la préparation du lancement en Chine de la Renault Kadjar, « produit particulièrement bien adapté au marché », comme l’a précisé le directeur commercial. Le crossover sera produit localement, une première pour le constructeur français qui jusqu’à aujourd’hui était présent dans l’Empire du Milieu avec des véhicules importés. Renault va inaugurer dans le pays une usine à la fin du mois pour le lancement de son véhicule Kadjar, dans sa version chinoise, attendu au premier trimestre. En Inde, son véhicule low cost Renault Kwid connaît des débuts prometteurs avec 80 000 commandes enregistrées depuis son lancement en septembre 2015. Le véhicule représente entre 60 et 70 % des ventes de Renault en Inde, et sera lancé en Amérique latine à la fin de l’année.
Pour 2016, le constructeur d’automobiles entend appuyer son développement commercial en particulier en Chine et en Inde, renforcer la marque Renault en Europe et anticipe une accélération de la croissance de ses ventes mondiales. « Nous ambitionnons d’accélérer notre croissance et d’augmenter notre performance dans chacune de nos cinq régions », a conclu Thierry Koskas.
Venice Affre