L’utilisation de robots industriels va booster la productivité jusqu’à + 30 % dans de nombreux secteurs et abaisser les coûts globaux de la main-d’œuvre de 18 % à 33 % dans des pays tels que la Corée du Sud, la Chine, les États-Unis, le Japon et l’Allemagne, d’après le cabinet américain de conseil en stratégie Boston Consulting Group (BCG) dans sa dernière étude sur le décollage de l’automatisation des tâches, parue en février.
La Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et la Corée du Sud représentent 80 % des achats de robots industriels, une part qui est susceptible de se maintenir au cours de la prochaine décennie. La position concurrentielle de la Corée du Sud – pays qui a déjà largement adopté l’automatisation étant donné ses coûts de main-d’œuvre qui sont plus élevés que dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est comme le Vietnam – devrait s’améliorer de manière significative par rapport aux autres principales économies d’exportation. En Chine, un plus grand recours à l’automatisation pourrait compenser une part importante de la perte de compétitivité prix.
Achats de robots : + 10 % en moyenne par an entre 2015 et 2025
L’étude du cabinet BCG prévoit que les investissements dans les robots industriels vont augmenter considérablement dans les 25 plus grands pays exportateurs de marchandises du monde (*) au cours des dix prochaines années. La croissance annuelle des investissements, qui se situe actuellement entre 2 à 3 % par an, devrait ainsi atteindre 10 %. En conséquence, en 2025, le coût global de la main-d’œuvre pourrait être inférieur de 16 %, en moyenne.
Autre constat, les économies où les investissements dans la robotique devraient être à la traîne, – et où la faible productivité est déjà un problème –, sont, elles, davantage susceptibles de voir leur compétitivité dans la production se détériorer davantage au cours des dix prochaines années. Une situation qui concernerait la France, l’Italie, la Belgique et le Brésil, selon le BCG.
L’étude relève également que les industries manufacturières de certains pays ont amorcé la phase de transition vers l’automatisation des tâches en installant au sein de leur unité de production des robots à un rythme bien plus élevé que dans d’autres pays.
Des pays à la traîne : Mexique, Inde, Belgique, France, Italie, Brésil
En revanche, certaines nations ont été relativement lentes à recourir à l’automatisation des tâches en utilisant des machines, à l’instar du Mexique et de l’Inde. Toutefois, ces deux pays sont peu susceptibles de perdre en compétitivité car leurs coûts de la main-d’œuvre devraient rester bas au cours de la prochaine décennie. Mais, prévient le cabinet américain, il y a également un certain nombre de pays où le coût de la main-d’œuvre est élevé qui tardent à utiliser des machines industrielles pour automatiser certaines tâches, en grande partie en raison des lois du travail rigides qui font qu’il est difficile de remplacer les ouvriers par l’automatisation. Ainsi, plusieurs de ces pays – Belgique, France, Italie, Brésil – ont déjà vu leur compétitivité s’éroder ces dix dernières années par rapport à d’autres économies d’exportation.
L’étude montre enfin que la mise en œuvre de l’automatisation dépend du secteur d’activité. Les industries des équipements de transport, de l’informatique et de l’électronique, des équipements électriques et de la machinerie, devraient représenter environ 75 % des installations de robots industriels d’ici 2025. Le recours à l’automatisation sera plus lent dans des filières telles que l’agroalimentaire, les métaux et le bois, où de nombreuses tâches vont rester difficiles à automatiser tandis que les salaires vont demeurer relativement bas.
(*) Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Espagne, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande.
V. A.
Pour en savoir plus :
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