L’attractivité de la France s’est encore améliorée en 2018 avec 1 323 décisions d’investissements étrangers recensées. Qu’il s’agisse de projets de création de nouveaux sites, d’extension de sites existants ou encore de rachat d’entreprise, les décisions des investisseurs étranger sont en hausse de 2 % par rapport à 2017, année qui avait déjà signé un record avec 1 298 décisions.
Le bilan 2018 des investissements internationaux en France « est un bon bilan qui montre que nous sommes sur une dynamique positive et surtout sur une dynamique solide », se félicitait le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, qui dévoilait lors d’un point presse à Bercy le 4 avril les résultats du rapport 2018 de Business France sur les investissements internationaux en France, en présence de Pascal Cagni, président du conseil d’administration de Business France et ambassadeur délégué aux investissements internationaux, et de Christophe Lecourtier, directeur général de Business France (notre photo).
En moyenne, 25 décisions d’investissement originaires de l’étranger ont été recensées chaque semaine dans l’Hexagone l’année dernière, selon le rapport de Business France, dont le département « Invest » accompagne les entreprises étrangères dans leurs investissements en France.
L’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et le Grand-Est ont accueilli les trois-quarts des décisions d’investissement l’an dernier.
Ces nouvelles décisions d’investissements étrangers créent ou maintiennent des emplois en France. En 2018, les projets des investisseurs étrangers ont permis la création ou le maintien de 30 300 emplois contre 33 489 emplois en 2017. « Ce résultat est dû à la baisse du nombre d’emplois sauvegardés lors de reprise (-4 000 emplois) qui découle du recul du nombre de sites en difficulté (-25 %) », observe le rapport.
Brexit : les investisseurs étrangers sont attentifs
Le bilan 2018 montre également que « la France reste l’un des pays les plus attractifs pour les investissements étrangers en Europe », se réjouissait encore le ministre. L’an dernier, l’Hexagone a accueilli 20 % des projets d’investissement destinés au marché européen. La France est le deuxième pays européen jugé le plus attractif. Elle est citée par 35 % des cadres dirigeants interrogés par Kantar Public*, derrière l’Allemagne (45 %) et devant le Royaume-Uni (29 %).
Depuis 2016, année du referendum sur le Brexit, l’attractivité perçue du Royaume-Uni est en recul au profit de celle de la France qui a devancé en 2017 le voisin britannique pour se classer au 2ème rang des nations les plus attractives en Europe, derrière l’Allemagne. La France occupait la troisième marche du podium depuis une décennie.
Le Brexit se traduit par un attentisme des investisseurs étrangers, en particulier ceux des pays émergents, qui avaient massivement choisi le Royaume-Uni comme plateforme pour s’implanter en Europe. La sortie du Royaume-Uni de l’Europe des Vingt-Huit pourrait avoir un impact sur les stratégies d’implantation des firmes en Europe. Interrogés par Kantar Public, 58 % des groupes à l’étranger et 54 % des entreprises étrangères implantées en France prévoient de revoir leur stratégie d’implantation au Royaume-Uni au profit d’un autre pays européen.
« Nos transformations économiques, sociales et fiscales donnent des résultats »
« Les trois premiers mois de l’année 2019 sont supérieurs en termes d’investissements étrangers en France de 20 % aux trois premiers mois de l’année 2018 », s’est encore réjoui Bruno Le Maire. « Preuve que malgré les mouvements sociaux, la France a gardé son attractivité aux yeux des investisseurs étrangers », a-t-il commenté.
La poursuite de la dynamique amorcée l’an dernier se poursuit, et elle est, selon le ministre, à mettre sur le compte des réformes telles que l’allègement de la fiscalité des entreprises. « Pourquoi est-ce que les trois premiers mois de l’année 2019 sont encore meilleurs que les trois premiers mois de l’année 2018 ? », a lancé Bruno Le Maire. Réponse. « Pour des raisons simples. Nos transformations économiques, sociales et fiscales donnent des résultats ». Outre la réforme de la fiscalité du capital fin 2017, « nous ramènerons le taux d’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 % en 2022 pour toutes les entreprises », a-t-il ajouté.
A cet égard, le projet de baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 % améliorerait l’attractivité de la France estiment à cet égard les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) dans leur contribution au Grand débat national initié par le président Macron. Ils proposent ainsi de réduire l’impôt sur les sociétés à un taux compris entre 20 % et 10 %. Parmi les autres éléments favorables à un renforcement de l’attractivité du territoire, les CCEF relèvent que les ordonnances de réforme du code du travail de 2017 ont participé à l’amélioration du dialogue social et ainsi de l’attractivité de la France (79 %).
Les investissements européens restent prédominants
Le chef de l’État affiche pour sa part un volontarisme politique assumé lorsque l’enjeu est d’attirer des investisseurs étrangers à travers son opération de séduction des patrons étrangers « Choose France », lancée le 22 janvier 2018 lors d’un sommet au château de Versailles, où s’est déroulé le 21 janvier dernier la deuxième édition du sommet « Choose France ».
En 2018, les projets d’investissements provenaient de 58 pays mais 61 % des investissements étrangers étaient originaires de l’Union européenne (UE), contre 58 % en 2017. Les pays de l’UE figurent donc en très bonne place. « C’est le privilège de la proximité, de la facilité de la libre circulation des hommes et des marchandises », a précisé le président du conseil d’administration de Business France, Pascal Cagni, également ambassadeur délégué aux investissements internationaux.
Le chef de l’État affiche un volontarisme politique assumé lorsque l’enjeu est d’attirer des investisseurs étrangers à travers son opération de séduction des patrons étrangers « Choose France », lancée le 22 janvier 2018 lors d’un sommet au château de Versailles, où s’est déroulé le 21 janvier dernier la deuxième édition du sommet « Choose France ».
Les États-Unis gardent néanmoins la première place des pays investisseurs en France avec 232 décisions soit 18 % des projets d’investissements, suivis de l’Allemagne (14 %) et du Royaume-Uni à l’origine de 9 % des investissements et 8 % des emplois créés ou maintenus.
Le score de l’Asie – 11 % des projets contre 13 % en 2017 – reste faible en comparaison avec l’économie de ce continent qui représente aujourd’hui près de 36 % du PIB mondial. Paris doit donc poursuivre les efforts pour attirer les investisseurs asiatiques en particulier chinois. L’an dernier, 57 projets provenaient de Chine contre 65 en 2017, soit une baisse de 12 % sur un an. Seulement 4 % du total des projets d’investissement provenaient de Chine en 2018.
L’industrie et la R&D en tête
L’amélioration de l’image de la France se traduit par des investissements importants dans les activités industrielles. De ce fait, la présence industrielle des firmes multinationales étrangère est significative : 320 projets générant 11 295 créations ou maintiens d’emplois ont été recensés dans la fonction de production en 2018, soit 24 % des projets et 37 % de l’emploi total.
En 2017, les investissements dans les activités industrielles s’établissaient à 343 décisions pour 16 123 emplois. L’année 2018 s’est traduite par une légère baisse du nombre de projets industriels dans le secteur automobile et des métaux, lié à une diminution du nombre de reprises de sites industriels en difficulté.
Les décisions d’investissements dans les fonctions de R&D, ingénierie et design sont pour leur part en constante progression avec une croissance annuelle moyenne de 9 % depuis 2014. En 2018, 129 décisions d’investissements (contre 125 en 2017) ont été recensées créant 2 793 emplois (contre 2 282 en 2017). Le rapport montre que les investissements en R&D correspondent pour 58 % à l’implantation de nouveaux centres et pour 38 % à l’extension d’activités existantes.
Les principaux pays qui investissent dans les activités de recherche et développement en France sont les États-Unis (26 %), l’Italie (8%), l’Allemagne (8 %) et le Canada (7 %). Les entreprises américaines se distinguent par leur implication dans la R&D : elles sont à l’origine de plus du quart des décisions recensées dans cette fonction et de 21 % de l’emploi associé.
La couverture médiatique internationale du mouvement des gilets jaunes, entamé en novembre 2018, ne semble pas avoir d’impact très négatif auprès des investisseurs étrangers. Sur les trois premiers mois de l’année, dans un climat social tendu, la France a ainsi attiré davantage (+20 %) d’investissements étrangers qu’à la même période l’an dernier. La dynamique de la transformation économique (réformes du droit du travail et de la fiscalité) donne des résultats. Une attractivité renforcée qui se traduit par un nombre de décisions d’investissement record. Ces tendances positives devraient encourager le gouvernement dans la poursuite des réformes visant à redresser la compétitivité du pays.
Venice Affre
*Sur les 1 323 décisions d’investissements recensées en 2018, un peu plus de la moitié, soit 741 projets, sont des créations de nouveaux sites, 500 sont des extensions de site tandis que 32 décisions ont concerné des rachats-extensions et 42 des reprises d’entreprises. Enfin, 8 projets d’investissements ont concerné des projets de reprise-extension de site.
**Sondage mené par la société de sondages Kantar Public qui a interrogé entre novembre et décembre 2018, pour le compte de Business France, des dirigeants d’entreprises étrangères ayant fait le choix de s’implanter en France. L’objectif était d’identifier les perceptions sur l’attractivité française et de mieux comprendre les processus de décision en matière de choix de localisation des investissements.
Cette enquête a été réalisée par téléphone auprès de 753 entreprises étrangères : 602 leaders d’opinion à l’étranger répartis aux États-Unis, Chine, Inde, Royaume-Uni, Allemagne, Émirats arabes unis, et 151 cadres dirigeants d’entreprises étrangères installées en France.
***La synthèse de la contribution des CCE au Grand débat national est élaborée sur la base d’un sondage en ligne, fondé sur le volontariat et accessible à l’ensemble du réseau CCE. Ce sondage comptabilise au total 800 répondants membres du réseau CCE.
Pour en savoir plus :
Consulter en PDF ci-dessous le bilan 2018 des investissements internationaux en France