Coface est plutôt en forme : son chiffre d’affaires consolidé a atteint 1 385 millions d’euros (M EUR) en 2018, en progression de 4,6 % à périmètre et taux de change constant par rapport à 2017. En données publiées (à taux de change courant), la progression est ramenée à 2,2 % « en raison du renforcement de l’Euro par rapport aux autres monnaies dans lesquelles le groupe opère ». Une performance qui est à mettre sur le compte de l’assurance-crédit, qui représente 82,5 % du chiffre d’affaires (1 147,6) et a progressé de 3 %, alors que les services et l’affacturage ont reculé (-1,3 %), à 242,1 M EUR.
L’Europe reste la première zone d’activité du groupe
Par grandes zones géographiques, l’Europe reste la première zone d’activité du groupe (720 M EUR de CA, 52 % du total).
L’Europe du Nord enregistre un recul de -0,3 % du chiffre d’affaires (303,1 M EUR), « principalement affecté par la baisse des revenus de l’affacturage » alors que les revenus d’assurance-crédit progressent de +1,6 %. En Europe de l’Ouest, le chiffre d’affaires progresse de +1,1 % (284 M EUR) « grâce, d’une part, à l’activité de nos clients, et d’autre part à une rétention record pour le groupe ».
En Europe Centrale et de l’Est, le chiffre d’affaires progresse de +4,8 % (133,8 M EUR) « dans un environnement de strict contrôle des risques, notamment en Pologne », où les revenus de l’affacturage sont en progression.
En Méditerranée et Afrique, « région tirée par l’Italie et l’Espagne », le chiffre d’affaires progresse de +6,4 % (370,4 M EUR) « grâce à une bonne dynamique commerciale et à la progression de l’activité des assurés ».
En Amérique du Nord, le chiffre d’affaires progresse de +3,8 % (126,5 M EUR) (+8,3 % à taux de change constants). Coface précise avoir « stabilisé son portefeuille et la signature de contrats importants notamment en Single Risk explique la croissance sensible du chiffre d’affaires ».
Les revenus sont en revanche régression en Asie-Pacifique et en Amérique latine, a priori à cause des variations de taux de change. Le chiffre d’affaires en Asie-Pacifique a baissé de -1,5 % (95,4 M EUR), accusant les variations de taux de change (+2,7% à taux de change constants). Car selon le groupe, « l’activité client est en progression et la région enregistre des performances commerciales en forte amélioration en assurance-crédit. Une partie de cette hausse est compensée par des ristournes de primes élevées (faible sinistralité) ».
En Amérique Latine, le chiffre d’affaires baisse de -5,5 % (71,5 M EUR) mais progresse de +11,9 % à taux de change constants « en raison d’un bon niveau d’activité client et de la signature de grands contrats internationaux ». « Cette hausse intervient dans un contexte de prudence sur les risques (turbulences monétaires) » précise encore le groupe.
De nouveaux facteurs de risques
Plusieurs indicateurs sont au vert : le résultat net part du groupe a bondi de 46,9 % pour atteindre 122,3 M EUR tandis que le ratio de sinistralité net de réassurance s’est établi à 45,1 %, en amélioration de 6,2 points sur 2017 tandis que le ratio combiné annuel net* s’est établi à 79,6 %, en amélioration de 7 points. Le ratio de solvabilité du groupe, qui sanctionne la solidité de son bilan, a atteint 169 % sur l’année.
Commentant ces résultats dans un communiqué, Xavier Durand, directeur général de Coface, a estimé que ces résultats « montrent toute la pertinence de notre plan stratégique Fit to Win dans un environnement économique désormais plus volatil ». Ce plan vise à recentrer Coface sur son cœur de métier et les domaines les plus rentables tout en maintenant une gestion rigoureuse des prises de risques. « Ces solides résultats ont été acquis alors même qu’aux foyers de risques déjà connus (Argentine, Turquie) sont venus se rajouter de nouveaux facteurs de risque (ralentissement chinois, Brexit, shutdown, trade wars) » a ajouté le dirigeant.
Évoquant les perspective 2019 de l’assureur-crédit, Xavier Durand poursuit : « En 2019, forts de notre infrastructure de risques qui a été renforcée au cours des trois dernières années, nous poursuivrons notre politique de souscription rigoureuse ainsi que nos investissements. Nous prévoyons d’investir 25 M EUR dans des projets structurants, incluant notamment les projets de nouvelles normes comptables. Enfin, nous avons engagé les discussions avec le régulateur français à propos de notre modèle interne. Nous visons toujours un dépôt de notre demande d’homologation à l’été 2019 ».
Desk Moci
*Le ratio combiné net de réassurance est calculé à partir du ratio net de sinistralité net de réassurance et du ratio de coûts net de réassurance.