« La crise économique
mondiale est structurelle et ne sera pas terminée à la fin de l’année » et
« la sinistralité des entreprises augmentant, nous n’allons pas baisser
nos tarifs », a prévenu Jean-Marc Pillu, le directeur général de Coface (notre photo),
lors de la présentation du bilan 2012 de l’assureur-crédit, le 28 février.
L’an dernier, les déclarations de
sinistres étaient en hausse de 25 % par rapport à 2007 et de 60 % par rapport à
2010. Du coup, en 2013, dans les zones où la sinistralité est la plus basse,
c’est-à-dire les nations émergentes, les taux de primes pratiqués par Coface
devraient être relativement stables, alors que les opérateurs économiques
devront s’attendre à des hausses, principalement dans la zone euro et quelques
pays d’Europe orientale que le dirigeant de Coface n’a pas voulu citer.
La « tendance est partout négative » dans la zone euro
« Même si l’Allemagne se
porte mieux que les autres États membres de la zone euro, la tendance y est
partout négative », justifie Jean-Marc Pillu. En Italie, l’imbroglio
politique provoqué par le récent scrutin législatif devrait
« probablement » déboucher sur de nouvelles élections, selon Yves
Zlotowski. Toutefois, le chef économiste de Coface précise que ma nouvelle situation
politique de l’Italie ne va pas modifier l’évaluation du risque sur ce pays.
« L’appréciation du risque va rester en B. Passer en C est
impossible », affirme-t-il.
En revanche, Yves Zlotowski
s’inquiète d’un « risque systémique à court terme », avec une hausse des
spreads (écarts entre les taux d’emprunt appliqués à l’Italie par rapport à
ceux de l’Allemagne ou de la France). « En 2011, l’Italie a vécu une crise
institutionnelle, en 2012 une crise de l’économie réelle, avec une montée de la
sinistralité des entreprises. Il ne faudrait pas qu’en 2013, il y ait une
conjonction des deux », selon Jean-Marc Pillu.
« Une certaine morosité » en France et en Allemagne
Coface observe aussi « une
certaine morosité » en France et en Allemagne. « Dans l’Hexagone, on
assiste à une montée des encours fournisseurs et des emplois menacés, avec de
plus en plus de grandes entreprises déposant leurs bilans, et, outre-Rhin, les
entreprises sont certes très solides et très profitables, mais les exportations
sont encore majoritairement orientées en Europe et la confiance des ménages y a
diminué en 2011 et 2012 », constate Jean-Marc Pillu.
Selon le directeur général de
Coface, « il y a ainsi une remontée de la crise de l’Europe du Sud vers la
France et l’Allemagne, qui commence maintenant à contaminer l’Europe dit
émergente, c’est-à-dire l’ancienne Europe de l’Est ».
Pour autant, Coface, qui réalise
80 % de son activité hors de l’Hexagone, a enregistré l’an dernier une hausse
du montant total de ses primes de 3,1 % à 1,57 milliard d’euros. Dans les pays
émergents, qui représentent aujourd’hui un tiers de son activité, l’assureur
crédit a connu une hausse globale de ses primes de 17 %, avec des pointes en
Amérique latine (+ 18,5 %) et en Asie-Pacifique (+ 20,1 %).
« Le ralentissement de
l’économie » des marchés émergents n’inquiète pas Jean-Marc Pillu.
S’agissant de la Chine, il le trouve même réconfortant. Selon lui, « c’est
la preuve que ce pays est régulé ». Enfin, le directeur général de Coface
est persuadé que l’économie va « réaccélérer » dans les nations
émergentes.
François Pargny
Chiffres clés Coface 2012
-Chiffre d’affaires total : 1 571 millions d’euros, soit + 1,4 % sur 2011
dont primes : 1 153 millions, soit + 3,1 %
-Résultat opérationnel courant : 189 millions, soit + 62 %
-Résultat net : 129 millions, soit + 80 %
-Ratio net combiné : 82,2 %, soit – 0,5 point
Ratio net de sinistres à primes (taux de sinistralité) : 56,7 %, soit – 0,2 point
Ratio net de coûts à primes : 25,5 %, soit – 0,2 point
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