« Malgré la solidité de l’économie allemande, les retards de paiement restent courants », note Coface dans une récente enquête (en anglais) réalisée auprès de 850 entreprises ayant des activités en Allemagne. Elles sont ainsi près de 84 % à être touchées par ces retards et, parmi ces sociétés, 90 % exportent.
Pour autant, selon l’assureur crédit export, « les retards de paiement demeurent d’une durée raisonnable. D’éventuels risques de liquidité liés à des créances impayées de longue durée sont donc relativement faibles ». La durée moyenne des retards de paiement atteint 41,4 jours.
Les bons et les mauvais secteurs
La fréquence des impayés diffère en fonction des activités. Ainsi, explique Coface, « le secteur Textiles/Cuir/Habillement est le plus concerné par les retards de paiement (94,4 % d’entreprises concernées), suivi par celui du Papier/Emballage/Impression (avec 87,5 %) », alors que « les moins touchés sont le secteur Mécanique/Usinage de précision (avec « seulement » 75 %), suivi par le secteur Automobile (78,8 %) et le Commerce de gros (81,8 %) ».
Pour le textile-habillement, la situation est sérieuse. Alors même qu’il est considéré par l’assureur français comme un secteur à haut risque, les sociétés allemandes interrogées estiment que, dans les douze mois à venir, les retards de paiement vont s’y creuser encore. A l’inverse, elles considèrent qu’ils devraient diminuer sensiblement dans le papier, l’emballage et l’impression, tout comme dans la mécanique et l’usinage de précision.
Le mauvais comportement payeur des opérateurs constaté en Allemagne dans le textile-habillement est également lié à la mauvaise santé du secteur dans toute l’Europe de l’Ouest. Ce n’est pas seulement outre Rhin, de Berlin à Düsseldorf (notre photo), mais aussi dans l’ensemble de cette zone, notamment en France et en Italie, qu’il est ainsi placé par Coface dans la catégorie « haut risque », dans le contexte d’une consommation au ralenti ou en baisse.
François Pargny