L’institut d’enquête par sondages a recueilli pour le Sial quelque 10 000 entretiens réalisés en juin 2012 ou avril 2014 dans cinq pays industrialisés – États-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, France – et les zones urbaines de quatre nations ou régions émergentes – Brésil, Chine, Russie et Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Oman et Qatar).
Précisons que seuls étaient pris en compte les comportements alimentaires et la perception de l’alimentation solide. Ce qui est fondamental, s’agissant notamment les États-Unis : 20 % des consommateurs sont en surpoids et 41 % obèses, « des chiffres qui seraient certainement montés en flèche si on avait intégré les liquides, coca cola et autres breuvages sucrés », reconnaissait la dirigeante de l’institut de sondage. Ils sont, pourtant, 73 % à déclarer surveiller leur ligne et leur poids, ce qui montre, selon elle, que « les efforts de Michelle Obama ne suffisent pas » (la femme du président est notamment engagée dans la lutte contre l’obésité infantile), et 92 % à afficher leur confiance dans la qualité des produits.
Le Royaume-Uni ressemble aux États-Unis : les prises alimentaires y sont de 3,9 par jour (2,6 pendant le repas, 1,3 hors repas), contre 4 outre-Atlantique (2,5 pendant les repas, 1,5 hors repas), le taux de surpoids et d’obésité de 57 %. Les trois quarts déclarent encore surveiller leur ligne et leur poids et 92 % se montrent confiants quant à la qualité de l’alimentation.
Espagne : le plus grand consommateur en Europe
En Europe, le pays où la consommation est la plus forte est l’Espagne, avec 4,3 prises par jour (2,8 pendant les repas et 1,5 en dehors). Les prises sont très régulières entre petit déjeuner, déjeuner et dîner. En Allemagne, ces chiffres sont très en deçà. Les prises alimentaires quotidiennes sont de 3,7, un niveau équivalent à celui de la France (3,6). Le plaisir (63 %) viendrait avant la nécessité (27 %). Ce sont des chiffres légèrement différents de ceux de l’Hexagone, tant pour le plaisir (59 %) que la nécessité (34 %).
D’après TNS Sofres, en Allemagne, « alimentation rime avec plaisir et convivialité, mais il y a une nette demande pour des aliments sains et des signes de réassurance sur la qualité », alors qu’en France les consommateurs sont « attachés à leur modèle d’alimentation plaisir mais sont de plus en plus contraints ». Outre-Rhin, 85 % ont encore confiance dans la qualité des produits, malgré une forte détérioration. Dans l’Hexagone, la confiance atteint juste 76 %, en raison notamment d’une plus détérioration encore supérieure.
Mais plus qu’en France c’est en Chine que la détérioration de la confiance est la plus élevée. Le taux de confiance demeure à 80 %, mais les scandales alimentaires de ces dernières années expliquent sans doute que la population recherche des éléments rassurants comme le label qualité, les informations sur la composition des denrées, la marque ou encore les informations sur le producteur. Autre record en Chine par rapport aux autres pays ou régions du sondage : ils sont 94 % à déclarer surveiller leur poids et leur ligne. Et ce, alors qu’ils ne sont que 20 % en surpoids ou obèses.
Brésil : record absolu des prises alimentaires
La détérioration de la confiance est aussi élevée en Russie, « un pays qui se trouve dans le Top pour les prises alimentaires, avec 4,6 par jour », précise Pascale Grelot Girard. Toutefois, le record absolu en la matière est tenu par le Brésil, avec 4,8 prises quotidiennes. « Les Brésiliens sont des mangeurs fréquents », commente TNS Sofres, ajoutant qu’ils affichent « de fortes attentes pour des produits sains ». Même si 55 % sont en surpoids ou obèses, 85 % déclarent aussi surveiller leur poids et leur ligne et 88 % se montrent confiants quant à la qualité de l’alimentation.
S’agissant enfin du Moyen-Orient, « fonctionnalité, confiance et sensibilité au lien alimentation-santé » dominent, selon l’institut d’enquête français. De fait, « manger sain » et « manger équilibré » (84 % et 72 %) arrivent en tête devant « se faire plaisir » (69 %).
François Pargny