Atout de la France à l’export, la filière viande (animaux vivants, viandes et abats, préparations à base de viande) voit son excédent commercial s’amenuiser, passant de + 1,7 milliard d’euros en 2002 à + 0,7 milliard en 2012. Une érosion qui découle de la détérioration des soldes des échanges de viandes (volaille et viande bovine) et de préparations à base de viande avec les pays de l’Union européenne, notamment l’Espagne et l’Allemagne, rapporte dans son étude de décembre le département des statistiques et des études économiques des Douanes.
Recul des exportations vers les principaux partenaires européens
Sur la période 2002-2012, les ventes de viandes et de préparations à base de viande ont enregistré des reculs vis-à-vis des principaux partenaires européens : Royaume-Uni, Allemagne, Russie. Ces reculs ont été compensés par une progression des ventes vers l’Arabie saoudite, qui devient le principal client de l’Hexagone.
Avec un déficit de – 1 milliard d’euros en 2012, après un excédent de + 0,3 milliard en 2002, le secteur des viandes et des préparations à base de viande a contribué le plus fortement à la détérioration du solde commercial.
Ce creusement du solde, notent les Douanes, provient des volailles et de la viande bovine. L’excédent des volailles s’est ainsi contracté à + 0,1 milliard en 2012 contre + 0,8 milliard en 2002.
Les importations ont pour leur part triplé en dix ans, notamment depuis les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne, des nations avec lesquelles les soldes se dégradent. Ces pays, qui disposent d’une façade maritime, sont en effet des points d’entrée et de sortie important du marché de la volaille, non seulement pour l’Europe mais aussi pour les pays tiers comme le Brésil, souligne l’étude.
De plus, relève l’étude, les entreprises nationales sont désormais concurrencées par l’émergence de très grands groupes étrangers, principalement brésiliens et américains, qui occupent les cinq premiers rangs mondiaux, le premier groupe français n’étant classé que douzième*.
Les animaux vivants contribuent à l’excédent de la filière
S’agissant du secteur des animaux vivants, il contribue fortement à l’excédent de la filière (+ 1,7 milliard d’euros en 2012, contre + 1,4 milliard en 2002). Les bovins vivants, en particulier, représentent un surplus commercial conséquent et relativement stable sur les dix dernières années (+ 1,4 milliard en 2012).
Le marché européen, avec lequel l’excédent s’élève à + 1,2 milliard, réceptionne 85 % des ventes françaises de bovins vivants. Le surplus avec l’Italie, premier client avec près de trois quarts des exportations tricolores, atteint notamment 1 milliard, rapporte l’étude. Malgré ces bonnes performances à l’exportation, la France voit ses parts sur le marché mondial pour les animaux vivants s’effriter, au bénéfice notamment des Pays-Bas et de l’Allemagne.
V. A.
*Source FranceAgriMer