À l’échelle planétaire, le marché africain des télécommunications devrait constituer l’un des principaux axes de croissance du secteur des télécoms au cours des cinq prochaines années : c’est ce que révèle un nouveau rapport intitulé « Afrique subsaharienne, le marché des télécoms : tendances et prévisions 2013-2018 » publié le 22 août par le cabinet de consultants international spécialiste des télécommunications Analysys Mason.
Selon le cabinet, le marché des télécommunications en Afrique subsaharienne* croît plus rapidement que celui de n’importe quelle autre région du globe.
De plus, le secteur des télécoms en Afrique devrait voir sa part de marché sur la scène internationale augmenter au cours des cinq prochaines années, « bien que cette part restera toujours faible par rapport à d’autres régions », précise Mpho Moyo, analyste régionale au sein du cabinet. Ainsi, la part de marché des télécoms en Afrique subsaharienne qui ne représentait que 2,9 % des revenus mondiaux en 2013 devrait atteindre 3,6 % à horizon 2018.
Un secteur en passe d’atteindre les 65 milliards de dollars d’ici 2018
Le chiffre d’affaires généré par les services de télécommunications en Afrique subsaharienne va enregistrer un taux de croissance annuel moyen de 6 % sur la période 2013-2018, passant de 49 milliards de dollars en 2013 à plus de 65 milliards de dollars en 2018.
Une couverture 3G plus étendue et dotée d’une capacité augmentée, ainsi que la généralisation des smartphones à bas prix permettront de soutenir l’adoption des services de données mobiles (accès aux emails, SMS, MMS), note le rapport.
En 2013, les services de données mobiles ont représenté 86,5 % du chiffre d’affaires des télécommunications en Afrique subsaharienne. Leur part devrait même augmenter dans les prochaines années pour représenter 89,4 % des revenus totaux du secteur en 2018.
À l’exception du Ghana et de l’Afrique du Sud, la pénétration du mobile au sein de la population était encore inférieure à 80 % dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne en 2013. La téléphonie mobile continuera d’être la principale composante du marché des télécommunications jusqu’en 2018, tirée par l’émergence de nouveaux abonnés et de nouveaux opérateurs faisant leur entrée sur le marché.
L’arrivée des smartphones
La plupart des utilisateurs de téléphones mobiles en Afrique subsaharienne utilisent des téléphones portables classiques qui permettent de passer des appels vocaux et d’envoyer des SMS. La part des smartphones était inférieure à 10 % en 2013 sur l’ensemble des marchés, à l’exception du Nigeria (11 %) et de l’Afrique du Sud (26 %). « Cependant, cela est en train de changer : les smartphones représenteront environ 26 % des combinés mobiles en Afrique subsaharienne d’ici à 2018, et plus de 50 % en Afrique du Sud.», observe Analysys Mason.
Les contenus multimédia (musique, photos) – prisés notamment des jeunes utilisateurs – et les services mobiles financiers (paiement par téléphone mobile) constituent un élément clé pour l’adoption par les consommateurs africains de téléphones plus sophistiqués comme les smartphones.
Toutefois, les prix de détail moyens des smartphones restent élevés par rapport aux niveaux de revenu de la population. Ainsi, des fournisseurs comme le géant américain Microsoft (Nokia), ou les fabricants chinois Huawei et ZTE, travaillent à réduire les prix de l’appareil pour atteindre des tarifs accessibles, avec 25 dollars considéré comme le seuil.
Les opérateurs, de leur côté, poussent les consommateurs à troquer leur simple portable pour un smartphone à travers des campagnes ciblées et en promouvant les smartphones à bas prix. Dans des économies plus riches comme l’Afrique du Sud, de nombreux utilisateurs de téléphone basique se convertissent aux smartphones à bas prix.
Venice Affre
*Ghana ; Kenya ; Nigeria ; Afrique du Sud ; Soudan ; Tanzanie ; Ouganda