Comme à chaque édition de la manifestation depuis une décennie, les États-Unis présenteront en France le plus fort contingent de participants au prochain salon mondial de l’aéronautique et de l’espace, premier au monde du secteur, qui accueillera, cette année, du 19 au 25 juin, 2 400 exposants au Bourget (2 300 de 48 pays en 2015).
Alors que la moitié sera d’origine étrangère, a indiqué, le 6 juin, Eric Trappier (notre photo), premier vice-président du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) et P-dg de Dassault Aviation, « la plus forte exposition sera américaine, avec un total de 350 professionnels, dont plus de 300, hall 3, sur le pavillon États-Unis », a précisé Gilles Fournier, directeur général délégué du Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE).
Plus d’ETI et de PME
Symbole d’une industrie puissante, le concurrent du Rafale, l’avion furtif de Lockheed Martin F35, sera présenté. Parmi ses cibles, l’Europe. Mais le constructeur de l’appareil français ne compte pas laisser l’espace libre à ce compétiteur américain. « Dassault, a expliqué son P-dg, présentera sur son stand des Rafale aux couleurs des pays qui l’ont acheté. Pour autant, aucun appareil avec une cocarde export ne sera montré en vol ou en statique, les seuls avions, neuf au total, livrés à ce jour, se trouvant en Égypte ».
Dassault Aviation sera, par ailleurs, le premier exposant en surface de la biennale du Bourget. Les 324 000 mètres carrés de surface de la manifestation, qui a fêté son 50e anniversaire lors de la dernière édition en 2015, seront occupés par des chalets, des stands et comprend également une partie extérieure. Les 15 premiers groupes industriels au monde représenteront, à eux seuls, la moitié de la superficie totale des chalets. Globalement, « les budgets des grands groupes sont en recul, ce qui a permis d’accroître la présence des ETI dans les chalets et des PME dans les halls », s’est félicité Gilles Fournier.
Le président Emmanuel Macron, qui a déjà visité le salon comme secrétaire général de l’Élysée et ministre de l’Économie, est annoncé le lundi 19 juin, le jour de l’ouverture du salon, auquel devrait aussi se rendre le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre des Armées, Sylvie Goulard. « Une douzaine de ministres a été invitée », a rapporté Pierre Bourlot, délégué général du Gifas. Au total, quelque 140 aéronefs seront exposés et quelque 1 000 PME vont participer, le plus souvent avec le soutien d’organismes régionaux : CCI, clusters, agences de développement, etc.
400 millions de retombées économiques directes
« Tout au long de ces années, nous nous sommes efforcés de nous adapter à la demande des entreprises, en développant, notamment, un pôle formation, et aujourd’hui l’innovation », a développé Émeric d’Arcimoles, commissaire général du SIAE. L’impact social et économique de ce rendez-vous planétaire est considérable. Il s’agit non seulement de la première plateforme de rencontres pour l’industrie française, mais l’évènement génère aussi 400 millions d’euros de retombées économiques directes, c’est-à-dire en construction, restauration, hôtellerie et services.
Toute une série de secteurs bénéficie de l’excellence de la plateforme tricolore. Ainsi, d’après la base de données Statista (sources : cabinets Alten et Pierre Audoin Consultants), le marché du conseil en technologies de l’information et de la communication dans le domaine aéronautique, de l’espace et de la défense devrait passer de moins de 1,8 million d’euros en 2016 à près de 2 millions en 2020. En termes d’emplois, ce sont 2 millions d’heures de travail qui sont consacrées à la construction du salon, 18 000 travailleurs affectés à son montage, sans parler de la sécurité assurée par 2 000 personnes.
Recherche collaborative et réalité virtuelle
En matière d’innovation, le SIAE va présenter Paris Air Lab, un espace de 2 000 mètres carrés pour les groupes comme les startups, organisés avec l’agence de communication et d’évènements Hopscotch. Au programme, les filières numériques et la recherche collaborative entre ces deux mondes de l’entreprise, des conférences thématiques avec des personnages emblématiques – industriels, mais aussi designers, philosophes ou astronautes – et des expériences de réalité virtuelle et augmentée par thème : « au cœur du cockpit », « le vol », « la découverte de l’espace », « devenir astronaute », etc.
Des sujets qui devraient attirer un large public. Car si le salon est réservé les premiers jours aux professionnels, il est, ensuite, ouvert aux particuliers. « Nous espérons 150 000 professionnels et une fréquentation totale de 350 000 à 375 000 personnes avec le grand public », a annoncé Émeric d’Arcimoles. On pourrait ainsi dépasser les 351 000 visiteurs recensés il y a deux ans, qui était déjà un record. Preuve de l’internationalisation croissante du rendez-vous du Bourget et du large engouement que suscite une industrie française, civile et militaire, de premier plan.
François Pargny