Technip,
CGGVeritas, et Vallourec ont bénéficié d’une année 2011 marquée par un prix du
Brent élevé. De fait, en moyenne annuelle, le prix du baril de Brent a été de
111 $ l’année dernière (contre 76 $ en 2010). Toute l’activité du secteur est
évidemment liée au prix mondial du pétrole. Technip souligne que «tous les
investissements de nos clients ont été d’une rentabilité suffisante en 2011,
allant de + 10% à + 20%».
L’année 2011 a également été marquée par de nouvelles
découvertes en Mer du Nord (mer de Barents), au Brésil (eaux profondes), dans
le Golfe de Guinée, et en Angola. L’exploitation des schistes est en plein boum
aux Etats-Unis, au point que le pays pourrait devenir exportateur de gaz
naturel liquéfié (GNL), avec des retombées comme la relance de la pétrochimie,
et de la production d’engrais Outre-Atlantique.
La France a l’avantage de compter deux géants du secteur
(Technip et CGGVeritas) qui jouent les premiers rôles au niveau mondial. En tête,
arrive Technip, qui a tiré partie de l’environnement plus favorable de 2011
puisque son chiffre d’affaires (6,813 milliards d’euros) a progressé de 12%. Surtout
le groupe est très satisfait d’un carnet de commandes de 10,416 milliards d’euros,
qui a augmenté de 1,1 milliard l’année dernière.
Le
fait de ne plus dépendre du Moyen-Orient (50% il y a cinq ans) est un autre
motif de satisfaction. Désormais, le carnet de commandes est équilibré entre
les Amériques (37%), l’Europe-Russie-Asie centrale (18%), le Moyen-Orient
(17%), l’Asie-Pacifique (16%), et l’Afrique (12%). Dans un avenir proche, les
parts des Amériques et de l’Asie devraient s’accroître. Dans les commandes, le
tropisme aquatique de Technip demeure. De fait, les eaux peu profondes (36%) et
les eaux profondes (+ de 1000
mètres – 20%), en constituent toujours une grosse
moitié. Le reste se partage entre le raffinage-pétrole lourd (22%), le gaz-GNL
(15%), la pétrochimie (5%), et le divers (2%).
Concernant
les moyens, Technip détient 34 navires (dont 4 en construction), sept usines
(dont une en construction au Brésil), et a racheté une entreprise écossaise et
surtout Global Industries. En effet, fin 2011, Technip a racheté, moyennant 822
millions d’euros, cette société qui augmente ses possibilités maritimes de 30%
(14 navires, dont deux très récents), et apporte de nouvelles ouvertures vers
les deux marchés forts de Global Industries : le golfe du Mexique et le
Moyen-Orient. Technip cherche aussi à signer des accords-cadres de long terme
avec de grandes entreprises, dont Shell et BP. D’ailleurs, l’activité de début
2012 est soutenue par un accord-cadre avec le brésilien Petrobras (pose de 1 400 km de
conduites flexibles), ce qui justifie la construction d’une deuxième usine sur
place, et par la construction d’une raffinerie en Bulgarie (600 millions d’euros).
De
son côté, CGGVeritas, qui cultive une culture d’entreprise volontairement très anglo-saxonne
sans doute pour ne pas apparaître comme français, a réalisé l’année dernière un
chiffre d’affaires de 3,180 milliards d’euros, en progression de 9,5%. Le
groupe avoue qu’il a pâti de trois phénomènes : les prix très bas en
marine dus à une surcapacité de moyens proposés, les conséquences du printemps
arabe qui ont allongé les délais de prises de décision, et une reprise des
activités dans le Golfe du Mexique assez lente.
2012
s’annonce sous de bons auspices entre une hausse des prix, des dépenses d’exploration-production
en augmentation, notamment dans la spécialité de CGGVeritas qu’est la détection
sismique en mer. Toute la flotte de CGGVeritas aura été modernisée d’ici juin
(11 navires dotés de 12 lignes de détecteurs sismiques, et 4 navires équipés de
8 à 10 lignes de détecteurs). Le groupe propose aussi une nouvelle technique
(BroadSeis), qui fournit des images en haute définition des couches géologiques.
CGGVeritas pense que la zone africaine en face du Brésil ainsi que la mer du
Nord vont révéler de bonnes surprises en terme de réserves à détecter. Il a
aussi dans son viseur la
Birmanie (aucune détection depuis 17 ans), le
Vietnam, le Cambodge, la Chine
(qui n’a pas assez de capacités de détection à la hauteur de ses besoins), la Russie, et l’Australie.
CGGVeritas tire aussi des bénéfices de ses activités terrestres (orientées vers
le haut de gamme et les contrats à long terme) et de sa filiale Sercel
(production de matériel géophysique) qui génère presque 36% du chiffre d’affaires.
Le
fabricant de tuyaux Vallourec vit aussi largement des hydrocarbures. En effet,
le pétrole-gaz a représenté l’année dernière 53,6% de son chiffre d’affaires
(5,296 milliards d’euros). Par rapport à 2010, cette activité a progressé de
21%. Le groupe explique cette bonne performance par une activité très soutenue
de forages pétroliers dans les bassins schisteux aux Etats-Unis (+ 19%), qui a compensé
la baisse des forages gaziers (- 12%) en raison du prix bas de cette énergie. Comme
Technip et CGGVeritas, Vallourec confirme que les autres marchés en croissance
sont la mer du Nord, le Nigéria, le Brésil, l’Indonésie, et le Moyen-Orient.
Jean-François
Tournoud
Pour en savoir plus :
–
Technip : http://www.technip.com/fr/espace-presse/communiques-de-presse/resultats
–
CGGVeritas :http://www.cggveritas.com/default.aspx?cid=4921&lang=1
–
Vallourec : http://www.vallourec.com/fr/
–
Le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières (GEP) regroupe plus de 180 fournisseurs
d’équipements et de services à l’industrie pétrolière et gazière internationale : http://www.gep-france.com/
Les
fiches-pays du MOCI :
–
Brésil : https://www.lemoci.com/Bresil/14-Presentation-generale.htm
–
Mexique : https://www.lemoci.com/Mexique/14-Presentation-generale.htm
–
Arabie saoudite : https://www.lemoci.com/Arabie-Saoudite/14-Presentation-generale.htm
–
Indonésie : https://www.lemoci.com/Indonesie/14-Presentation-generale.htm