La crise sanitaire n’épargne décidément aucun secteur. La balance commerciale du commerce extérieur de vins a accusé un net repli, en particulier en valeur, entraînant une baisse du prix moyen à l’export, selon le bilan de campagne 2020 des ventes de vin publié le 23 octobre par FranceAgriMer.
Moins 6 % : c’est, tous vins confondus (AOP, IGP, vins de France, champagne…), la baisse du prix moyen du litre à l’export qui atteint désormais 6,43 euros. Une tendance qui s’explique, selon FranceAgriMer, par un fait nouveau dans les statistiques du vin à l’export.
La baisse est plus importante en valeur
En effet, le bilan de la campagne 2019/20 (d’août à juillet) montre une baisse significative des ventes internationales par rapport à la campagne précédente, non seulement en volume (- 4 %) mais, surtout, en valeur (- 10 %). Une situation que l’étude estime « inquiétante pour les exportations de vin, dont la valeur était en nette progression depuis plusieurs années) ».
Sur la même période, les exportations ont atteint 8,74 milliards d’euros (Md EUR) pour 13,59 millions d’hectolitres (hl) et les importations 739 M EUR (pour 6,68 M hl). La balance commerciale reste excédentaire, à un peu plus de + 8 Md EUR, mais accuse cependant une baisse de 10 % en valeur par rapport à la campagne précédente.
La baisse des exportations (en valeur) touche plus particulièrement le champagne (- 14 %) et les vins effervescents (- 5 %). Quant aux vins, hormis les AOP (-10 %) ils ont enregistré des baisses plus modérées : – 3 % pour les IGP (Indications géographiques protégées) et – 7 % pour les Vins de France.
Les exportations vers les pays tiers en net recul
Déjà fortement impactée en début de campagne par les sanctions douanières mises en place par les États-Unis dans le cadre du dossier Airbus, son plus important marché à l’export, la filière a accusé un lourd tribut à la crise sanitaire avec les mesures de confinement mises en pratiques partout dans le monde et le coup d’arrêt de la RHD (restauration hors domicile), « circuit au sein duquel les vins français sont particulièrement bien représentés », rappelle FranceAgriMer. Une tendance encore accentuée par une vigilance accrue du consommateur, crise oblige, au facteur prix.
Les exportations de vins tranquille en bouteille à destination des États-Unis ont dévissé de – 21 % (-12 % en volume).
Globalement, ce sont les pays tiers qui expliquent la majorité du repli des ventes à l’international. La Chine a ainsi enregistré la plus forte baisse avec – 26 %. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 (blocages logistiques et chute de la consommation), perceptibles depuis 2019, sont venus s’ajouter à une tendance baissière entamée en 2018 avec la conjugaison du ralentissement de l’économie chinoise, de la crise politique à Hong-Kong et de la concurrence grandissante avec les exportations de vins australiens, bénéficiant de droits de douane nuls.
Seule note positive, en juin et juillet 2020, lors du déconfinement, certains marchés ont retrouvé un peu de dynamisme. C’est le cas des principales destinations européennes des vins français (hormis le Royaume-Uni, en raison des stocks de vins effervescents constitués en vue du Brexit) et surtout, le Canada, pays vers lequel les exportations ont bondi de + 33 %.
Sophie Creusillet