En 2015, la valeur des exportations françaises de vins en vrac a atteint 300 millions d’euros, soit 4 % de l’ensemble des livraisons tricolores de vins (8,3 milliards d’euros), un montant « relativement faible », relève la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) dans sa dernière étude mensuelle*, publiée le 8 mars.
La demande mondiale de vins en vrac est très dynamique. « La consommation s’oriente désormais davantage sur les vins bon marché dont l’offre se développe rapidement », expliquent les douanes. Pourtant, « d’une façon générale, résume l’administration des douanes, le montant des échanges de vins en vrac de la France est relativement faible et ne connaît pas d’évolution marquée sur les dix dernières années ».
La France, 6e fournisseur mondial (en volume)
Les pays européens historiques (France, Italie, Espagne) figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de vins en vrac. La France est le sixième fournisseur mondial de vins en vrac avec 6 % de parts de marché en volume, alors que l’Espagne se maintient au premier rang (33 %), loin devant l’Italie (14 %). Cependant, ces pays d’Europe pionniers du vin en vrac « sont concurrencés par la montée en puissance des pays du nouveau monde (États-Unis, Argentine, Chili, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande) », avertit la Douane.
Les pays du nouveau monde augmentent progressivement leurs surfaces viticoles ainsi que leurs rendements. De ce fait, « ils consolident leurs positions sur le segment des vins en vrac », commentent les douanes. Leur part de marché en volume est passée de 20 % en 2004, à 33 % en 2014. Dans ce contexte, la France perd des parts de marché sur le segment des vins d’entrée de gamme. « L’effritement des positions françaises bénéficie principalement à l’Australie, au Chili et à l’Afrique du Sud », détaille la Douane.
S’agissant des exportations de vins en vrac produits en France, elles sont composées quasi exclusivement des vins AOP (appellation d’origine protégée) ou IGP (indication géographique protégée : Côtes du Rhône, Bordeaux et Languedoc-Roussillon), tandis que ceux d’origine communautaire sont constitués pour moitié de vins bon marché sans indication géographique.
Sur le segment des vins en vrac, la France se distingue par un prix moyen supérieur aux autres pays, quand l’Espagne affiche les prix les plus bas.
Les ventes françaises de vins en vrac sont principalement destinées à l’Allemagne, qui sert de plateforme logistique pour desservir le marché européen en vin d’entrée de gamme.
Autre constat soulevé par l’étude, « les exportations de vins en vrac sont davantage le fait de petites entreprises ». En effet, les vins en vrac produits en France sont essentiellement issus d’excédents de vins d’appellation. À l’inverse, les entreprises de négoce se spécialisent dans les réexportations de vins communautaires, majoritairement sans indication géographique (vins espagnols notamment).
Fort positionnement de la France sur les vins en bouteille
« La France, rappelle la Douane, est historiquement positionnée sur les vins d’appellation en bouteille ». Les prix moyens à l’exportation de vins français en bouteille sont nettement supérieurs à ceux des autres producteurs mondiaux.
Cette orientation sur des produits haut de gamme permet de dégager un excédent de 7,6 milliards d’euros en 2015 sur l’ensemble des vins, après 5,2 milliards en 2005.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
*Consultez l’étude des douanes sur le segment des vins en vrac en fichier attaché ci-joint.
Pour prolonger :
– Vins / Export : une montée des exportations françaises en trompe l’œil
– Douane / Viticulture : les mesures de simplifications à prévoir en 2016