« A ce jour, aucun élément ne laisse penser qu’il va y avoir un effondrement, une rupture dans la consommation. Donc, nous pensons qu’elle va se maintenir, voire qu’elle va bénéficier d’une légère progression », a livré Jean-Marie Aurand (notre photo), directeur général de la vigne et du vin (OIV), lors d’une conférence de presse sur la conjoncture mondiale de la filière, le 28 octobre, au siège de l’OIV, à Paris.
De fait, l’organisation prévoit une consommation de vin qui se situerait dans une fourchette de 235,7 à 248,8 millions d’hectolitres (hl) cette année. L’internationalisation des échanges n’est pas étrangère à cette tendance positive. Alors qu’en 2000 27 % des vins consommés passaient une frontière, cette proportion était montée à 43 % l’an dernier. Selon Jean-Marie Aurand, « il y a de plus en plus de pays et de plus en plus de consommateurs. Et la consommation n’augmente pas seulement en volume global, mais aussi par habitant ».
Par exemple, en Chine, où la consommation essentiellement de rouge est liée à la bonne image du vin en matière de santé, une population « plus riche » peut s’offrir « un produit relativement cher ». Cette consommation, au demeurant, est surtout significative dans les grandes zones urbaines, autour de Shanghai ou Pékin. Certes, il y a eu une chute de la consommation en 2014, mais liée à un phénomène de déstockage et à des changements de méthode d’évaluation statistique.
Production : l’Italie reprend la première place à la France
La consommation devrait évoluer dans les années à venir, comme elle va bouger en Amérique latine, dans le nord de l’Europe, au Japon, en Corée, même en Afrique de l’Est et en Angola. Elle s’accroît dans les nouveaux pays de production de l’hémisphère Sud (Australie, Chili, Argentine…) et aux États-Unis. Les modes de consommation dans les États traditionnellement producteurs (Italie, France, Espagne…) se rapprochent de ceux des nouvelles nations, avec une consommation de plus en plus occasionnelle, plus orientée vers le haut de gamme, une consommation plaisir.
Quant à la production mondiale, elle devrait atteindre 275,7 millions hl, ce qui fait que l’écart avec la consommation étant faible (33,4 millions hl), l’équilibre du marché n’est pas menacé. A cet égard, en matière de production, l’Italie, qui avait souffert l’an passé de conditions climatiques défavorables, reprendrait la première place à la France, avec une quantité de 48,9 millions hl contre 47,4 millions à son rival. Le numéro trois serait aussi un Européen, l’Espagne, avec 36,5 millions hl, devant les États-Unis, avec 22,1 millions d’hectolitres.
François Pargny