C’est chose faite ! L’Europe l’a rêvé, l’Europe l’a fait ! Le système européen de navigation par satellite Galileo est entré en service, vient d’annoncer la Commission européenne ce 15 décembre. Une annonce aussitôt saluée par Jean-Yves Le Gall, le président du Centre national d’études spatiales (Cnes) qui s’est félicité « de cette étape majeure ».
Initié au début des années 2000, le projet Galileo vise à rendre l’Europe indépendante du système de géolocalisation américain GPS (Global Positioning System). Pour ce faire, le Vieux continent a imaginé une constellation de 30 satellites concurrente du GPS américain, du système russe Glonass et du système chinois Beidou.
Équivalent du GPS américain, Galileo est désormais opérationnel et « c’est pour l’Europe entière, la garantie d’une indépendance stratégique et économique vis-à-vis des autres dispositifs existants », souligne le Cnes dans un communiqué. En effet, avec une constellation (notre photo) de 18 satellites en orbite sur les 26 que comptera la constellation Galileo à partir de 2018, et 30 à partir de 2020, le système Galileo est aujourd’hui capable de fournir ses premiers services, appelés « services initiaux ». Galileo offre actuellement les services suivants :
– Une navigation plus précise pour les citoyens avec l’OS (Open Service), pour les utilisateurs déjà équipés d’une puce Galileo sur leur smartphone ou à bord de leur véhicule ;
– Un appui aux opérations d’urgence, avec le service SAR (Search & Rescue) le temps de localisation d’un appel de détresse étant maintenant ramené à moins de 10 minutes ;
– Une meilleure synchronisation pour les infrastructures critiques, pour permettre une meilleure gestion des transactions financières, des télécommunications et des réseaux de distribution d’énergie ;
– Une sûreté accrue pour les pouvoirs publics avec le PRS (Public Regulated Service) et de nouveaux outils, plus précis et sûrs, pour la protection civile, les services d’aide humanitaire, ou encore les douanes ou les forces de police.
Pour l’heure, prévient le Cnes, il ne s’agit que « d’un premier pas pour un système qui, en pleine capacité opérationnelle à partir de 2020, offrira des performances totalement autonomes et améliorées en termes de positionnement, de datation et de sécurité du signal ».
« Aujourd’hui voit l’aboutissement d’un projet d’une importance majeure pour toute l’Europe. Avec Galileo, au-delà de la classique utilisation de type navigation, c’est un véritable champ d’applications qui s’ouvrent aux acteurs du privé, dont vont bénéficier tous les citoyens », a déclaré Jean-Yves Le Gall.
V. A.