Le sujet, d’une actualité brûlante, a fait la « Une » de notre Lettre confidentielle jeudi dernier *: les différents acteurs de la chaîne logistique maritime et portuaire française veulent un seul Cargo Communitry System (CCS) pour tous les ports français. Et ils ont décidé de peser de tout leur poids pour faire entendre leur voix aux deux SSII françaises qui proposent des CCS de nouvelle génération mais en ordre dispersé, la Soget au Havre et MGI à Marseille, et éviter ainsi une très franco-française guerre des CCS.
Dans un communiqué commun publié le 21 mars, Herbert de Saint Simon, président de TLF Overseas (organisateurs de transport), Hervé Martel, président de l’UPF (Union des ports français), Denis Choumert, président de l’AUTF, Christophe Buisson président de la SNAM (Syndicat national des agents maritimes), Christian de Tinguy président de l’UNIM (Union nationale des industries de la manutention) et Gildas Maire, président d’Armateurs de France appellent ainsi, au nom de « l’ensemble des acteurs de la chaine logistique internationale » , « au développement d’un CCS unique pour tous les ports français ».
Pour « un CCS performant avec une seule base de données (hébergée en France)… »
Pour rappel, un CCS est- un système informatique de communication et de gestion des trafics de marchandises commun aux différents acteurs de la chaîne logistique portuaire qui doit permettre aux ports français de se mettre aux normes de sécurité et d’efficacité exigées par le nouveau Code des douanes communautaire, dont l’entrée en vigueur est prévu le 1er mai prochain. Pour les signataires de ce communiqué, un CCS est même » un outil stratégique qui contribue à la compétitivité des places portuaires françaises et qui permet aux professionnels de l’import/export de proposer des solutions optimales à leurs clients ».
Dès lors, les six organisations signataires « veulent un CCS performant avec une seule base de données (hébergée en France) et intégrant toutes les problématiques logistiques, portuaires et maritimes ainsi que les évolutions réglementaires européennes et internationales (notamment douanières) », détaille le communiqué. Au-delà, les clients veulent aussi une organisation qui assure de la transparence et les associe aux choix de développement : « La gouvernance de ce CCS doit par ailleurs distinguer clairement les rôles d’éditeur, de commercialisation et d’opérateur, précise le texte. De même une Instance Nationale réunissant l’ensemble des professionnels utilisant ou susceptibles d’utiliser le CCS devrait permettre de partager et valider l’évolution des besoins ».
Le choix de la date pour cette montée au créneau n’est pas anodine : elle intervient à la veille de l’ouverture de la Semaine du transport et de la logistique, à Paris-Nord Villepinte (22-25 mars) et à quelques semaines de l’entrée en vigueur du nouveau CDU qui, selon les signataires, « renforce l’importance de proposer une offre unique et compétitive pour l’ensemble de nos ports ».