En 2020, la France a enregistré une baisse de 17 % du nombre de projets d’investissements d’entreprises étrangères, selon le bilan annuel des investissements directs étrangers (IDE) publié par le gouvernement le 26 février. Une bonne performance comparée à la chute de 40 % des flux mondiaux d’investissements entre 2019 et 2020. Et une bonne nouvelle pour le commerce extérieur français.
L’an passé, la France a totalisé 1 215 projets d’investissements d’entreprises étrangères dont un quart visant à implanter ou développer des sites de production (308 projets, en recul de 19 % par rapport à 2019) en France en 2020.
Les activités qui ont le plus amorti le choc sont les activités de logistique (6 % des projets) dont les investissements se sont maintenus ainsi que les activités de R&D (12 % des projets) et les services aux entreprises (13 %) qui ont enregistré respectivement une légère baisse de – 7 % et – 4 %. Le nombre d’extensions et de créations de centres de R&D s’est maintenu à un niveau élevé (146 projets).
Les pays européens à l’origine de deux tiers des projets d’IDE
Parmi ces investisseurs, originaires de 60 pays, les Etats-Unis, toujours très actifs dans le secteur de la santé et les activités de R&D, occupent toujours la première place avec 17% des projets, suivis de l’Allemagne (16,5 %), du Royaume-Uni (10 %), de l’Italie (8 %), des Pays-Bas (7 %), de la Belgique et de l’Espagne (respectivement 4 %).
Les projets européens (64 % du total) se sont montrés particulièrement dynamiques avec des hausses de 50 % depuis l’Irlande et de 43 % depuis les Pays-Bas. Les projets espagnols et danois ont également progressé (de 9 % et 7 %).
Secteur par secteur, pandémie oblige, c’est le domaine de la santé qui a enregistré la plus forte hausse de projets : + 40 % par rapport à 2019 (essentiellement des extensions de sites de production et des centres de R&D ou d’ingénierie). Les filières « médicaments et biotechnologies appliquées » et « équipements médico-chirurgicaux » ont particulièrement tiré cette croissance. Les énergies renouvelables ont également le vent en poupe auprès des investisseurs : les projets ont augmenté de 13 % sur la même période.
En revanche, sans surprise, les secteurs les plus affectés par la crise sanitaire ont assisté à une chute drastique des IDE : les projets ont plongé de 57 % dans l’hôtellerie-restauration, de 56 % dans l’aéronautique et de 38 % dans le transport et l’entreposage.
Une politique volontariste bien accueillie par les investisseurs
L’image auprès des investisseurs d’un pays compliqué, à la fiscalité lourde et à l’administration tatillonne serait -elle vouée à disparaître ?
C’est en tout cas le vœu du gouvernement actuel qui explique ces bonnes performances par les mesures qu’il a mis en place depuis 2017 dans les domaines de la fiscalité (réduction de l’impôt sur les sociétés, allègement es impôts de production…), du travail (facilitation des licenciements pour motif économique, allègement des cotisations sociales), de l’administration (simplification et dématérialisation des procédures, principe de sites « clés en main ») et de la transition écologique (stratégie nationale bas carbone, aides publiques pour l’adaptation des processus industriels et l’amélioration de l’efficacité énergétique).
Selon le baromètre 2020 de l’attractivité de la France, réalisé par Kantar pour Business France et publié conjointement à ce bilan des IDE, ces mesures ont été bien accueillies par les investisseurs : 90 % ont une perception positive de la politique fiscale et 88 % perçoivent favorablement le programme d’investissements de 11 Md EUR d’ici à 2022 pour soutenir l’innovation, en particulier l’investissement dans les technologies d’avenir. La France demeure une destination d’investissement attractive pour 85 % d’entre eux, devancée en Europe par la seule Allemagne et devant le Royaume-Uni.
La France dénombre plus de 14 000 entreprises étrangères installées sur son territoire. Selon l’INSEE, les filiales sous contrôle de groupes étrangers emploient en France 13 % de l’effectif salarié et contribuent à hauteur de 21 % au chiffre d’affaires de l’économie française.
En outre, elles participent activement au commerce extérieur français. Ces entreprises, par définition déjà internationalisées et rompues aux arcanes du commerce transfrontalier, ont été l’an passé à l’origine de 31 % des exportations nationales. Le dynamisme de leurs projets d’investissement devrait donc également profiter au commerce extérieur français.
SC