Business France et le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation ont livré hier la 14e édition de leur livre blanc « Agro, où exporter en 2022 ? ». Une publication d’autant plus attendue que la France a perdu de sa superbe au classement mondial des exportateurs depuis un peu plus d’une dizaine d’années.
Fièrement campée sur la troisième marche du podium des exportateurs à l’échelle mondiale en 2005, Paris a dégringolé au sixième rang de ce classement avec une part de marché avoisinant les 5 % du commerce mondial en 2020. Les pouvoirs publics se veulent rassurants, en insistant sur le fait que la France affiche une baisse modérée de ses exportations (- 4 %), voire une hausse affichée dans certains secteurs, notamment les céréales et les produits laitiers. Au 1er semestre 2021, les exportations agroalimentaires françaises repartent ainsi à la hausse, progressant de 8,4 % par rapport au S1 2020 (+ 3,9 % par rapport au S1 2019).
Des modèles bouleversés par la pandémie
Premier constat post-déconfinement : la crise Covid-19 a exacerbé des tendances de consommation déjà constatées auparavant en faveur de produits plus respectueux de l’environnement ou du bien-être animal, plus sûrs d’un point de vue sanitaire et plus sains. Elle a également fait émerger de nouvelles tendances (produits surgelés, kits repas), liées à la fermeture de la restauration hors domicile (RHD) avec des consommateurs plus enclins à cuisiner.
Côté distribution, la crise sanitaire a renforcé les circuits courts et engendré une explosion du e-commerce. De nombreux consommateurs ont réalisé leurs courses depuis chez eux, entraînant une croissance sans précédent du canal en ligne (+ 56,5 % en 2020, soit 228 milliards d’euros). Cette soudaine poussée concerne la totalité des pays, même ceux dont les infrastructures technologiques étaient plus limitées, selon les auteurs du guide.
Par ailleurs, la pandémie a également renforcé la volonté de nombreux pays de maîtriser davantage les chaînes d’approvisionnement et de développer leur production locale afin d’assurer leur souveraineté alimentaire. « Les exportations françaises d’agroéquipements et de solutions ont tiré profit de cette tendance », a souligné Pascale Thieffry, directrice du département Agroalimentaire de Business France à l’occasion de la présentation officielle de ce nouvel opus le 9 novembre.
Chine et USA : demande soutenue
à tous les étages pour l’agrobusiness hexagonal
La Chine, où la demande en produits alimentaires est en hausse, tant en termes de quantité que de qualité, tire la demande internationale. Les auteurs du guide observent en particulier une consolidation de la hausse des exportations vers ce pays, devenue désormais le premier importateur mondial de produits alimentaires. Même constat orienté à la hausse concernant les Etats-Unis, sous l’impulsion de la filière vins et spiritueux. Si ce secteur a subi un contexte géopolitique compliqué sur ses principaux marchés de destination, il demeure néanmoins le fleuron des exportations françaises.
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