L’Alliance pour l’industrie du futur a été officiellement constituée le 20 juillet, lors d’une réunion à Bercy, avec à sa tête Philippe Darmayan, actuel président du GFI (Groupement des fédérations industrielles, affilié au Medef) et dirigeant d’ArcelorMittal. Cette association loi 1901 va être un des organismes clés, avec le comité de pilotage installé le même jour, pour organiser et coordonner au niveau national les 10 axes du plan « Nouvelle France industrielle » présenté par le ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique Emmanuel Macron, le 18 mai dernier, et qui s’est substitué aux 34 plans industriels de son prédécesseur Arnaud Montebourg*. Deux industriels piliers de cette stratégie épauleront Philippe Darmayan en tant que présidents d’honneur, Bernard Charlès (Dassault Systems) et Frédéric Sanchez (Fives).
« Son action sera mise en œuvre en collaboration avec les régions. Elle sera relayée dans les territoires par des plateformes spécifiques qui s’appuieront sur les réseaux des membres de l’Alliance, les collectivités et les pôles de compétitivité pour accompagner les PME industrielles au plus près du terrain », a expliqué son président, selon différentes sources.
La feuille de route prévoit des aides aux PME et intègre l’international
La feuille de route de l’Alliance comporte plusieurs volets, dont un sur les aides aux PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Elle intègre complètement l’international :
– Promouvoir la vision française de l’Industrie du Futur et accélérer les transformations, notamment au travers de projets vitrines avec un objectif de 15 lignes pilotes lancées avant 2016.
– Accompagner les entreprises, par la mise à disposition d’un référentiel, la proposition de diagnostics personnalisés jusqu’au financement de la modernisation et d’actions d’accompagnement approfondi : 160 millions d’euros de budget ont déjà été alloués à cette mission. Quelque 2 000 PME et ETI seront à terme guidées sur cette voie. À date, 18 régions sont engagées, 300 intervenants experts ont été identifiés et référencés. Le processus est dès à présent enclenché auprès de 400 entreprises.
– Référencer l’offre technologique française portant la transformation industrielle, et développer l’offre technologique du futur, en mobilisant l’ensemble des acteurs de l’innovation.
– Anticiper les évolutions professionnelles pour placer l’Homme au cœur de la réussite de l’Industrie du Futur, et mener les actions de prospective sur la co-évolution homme-machine, les transformations de l’entreprise et sur le développement des nouveaux produits et marchés.
– Permettre la constitution de nouvelles chaînes de valeur, notamment par les actions de standardisation en particulier à l’international.
– Valoriser l’offre technologique et le savoir-faire français à l’international.
– Attirer les investisseurs étrangers sur le territoire français par une offre industrielle différenciatrice.
Quand à la composition des membres fondateurs de l’Alliance pour l’industrie du Futur, elle reflète une volonté de fédérer les énergies et de favoriser les ponts entre secteurs. En sont membres fondateurs, entre autres : l’Afdel (Association des éditeurs de logiciels et solutions Internet), la Fim (Fédération des industries mécaniques), le Gimélec (industriel de l’intelligence énergétique), le Symop (Robotique), Syntec Numérique, l’Uimm (Union des industries et des métiers de la métallurgie), le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables), le Cetim (Centre technique des industries mécaniques), Arts et Métiers Paristech et l’Institut Mines-Télécomdoit.
Outre l’Alliance, cette stratégie va être superviser par un Comité de pilotage, mis en place le même jour. Présidé par Emmanuel Macron, il rassemble les représentants des pouvoirs publics, des régions, de la société civile et de l’industrie. Outre Bernard Charlès, Frédéric Sanchez et Philippe Darmayan, en sont membres : le CNI (Conseil national de l’industrie) avec Jean-François Dehecq ; les organisations syndicales de salariés représentatives (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et FO) ; les régions via Alain Rousset et Jean-Louis Gagnaire au titre de l’ARF (Association des régions de France ; Christophe Cador (Finaéro) ; Clara Gaymard (General Electric France) ; Raphaël Gorgé (Groupe Gorgé) ; Guy Maugis (Bosch) ; Joseph Puzo (Axon’Câble) ; Denis Ranque (Fabrique de l’Industrie, Airbus) ; Jean-Dominique Sénard (Michelin). Les pôles de compétitivité ont également vocation à rejoindre ce comité.
C. G.
*Pour en savoir plus : consultez sur le site du ministère le dossier de présentation du plan Nouvelle France industrielle.