Les États-Unis, avec l’Europe, restent le premier marché d’implantation des entreprises françaises qui se développent à l’international. C’est ce que révèle le baromètre 2018 sur l’implantation internationale des start-up, PME et ETI françaises réalisé par Pramex International et Banque Populaire, dont les résultats ont été présentés le 17 juillet à Paris.
Intitulé « Start-up, PME et ETI à la conquête du monde », le baromètre recense 859 projets d’implantation (créations de filiales et de joint-ventures, acquisitions de société à l’étranger) réalisés entre mai 2017 et février 2018 par 644 entreprises. Le baromètre montre que les start-up, PME et ETI concentrent leur stratégie d’internationalisation dans des pays riches à forte croissance de PIB. Autre constat, la majorité des projets d’implantation à l’étranger (69 %) se concrétisent en grande majorité sous la forme d’une ouverture d’un bureau commercial. Seules 10 % des entreprises étudiées dans le baromètre mettent en place un site de production locale.
Les États-Unis restent le premier marché d’implantation des start-up
Totalisant 16,4 % des projets d’investissements liés à une implantation, les États-Unis demeurent la destination de prédilection des entreprises françaises. « Les entrepreneurs français continuent d’investir massivement aux États-Unis », affirmait ainsi André Lenquette, directeur général de Pramex International, qui commentait les résultats du baromètre. « Il n’y a pas vraiment, estime-t-il, ‘d’effet Trump’ », car l’économie américaine se porte bien, la croissance devrait rester dynamique cette année, autour de 2,3 %, et l’arrivée à la Maison Blanche du président Républicain n’a pas modifié la perception qu’ont les entreprises françaises, en particulier les start-up, des États-Unis. Pour ces dernières, qui vont beaucoup plus vite à l’international et se déploient rapidement à l’étranger, le grand marché américain demeure bien souvent une étape incontournable.
Le baromètre montre en effet qu’un nombre significatif de primo-investisseurs français, majoritairement des start-up, privilégient le marché américain pour tenter une première implantation à l’étranger avant même de se déployer dans un pays européen limitrophe. De ce fait, les États-Unis concentrent 26 % des projets d’implantation des primo-investisseurs. « Les États-Unis, a souligné André Lenquette, c’est là où tout se passe, ça reste quand même un passage obligé lorsqu’on est dans certains domaines comme les MedTech ». Autre constat, les entreprises lorsqu’elles projettent de s’implanter outre-Atlantique jettent leur dévolu sur la Californie, et, de plus en plus, sur la côte Est où New York et Boston concentrent 40 % des implantations.
Malgré une économie stable –la croissance du PIB devrait s’établir autour de 2,1 % en 2018– et sa proximité géographique immédiate avec les États-Unis, le Canada n’attire que 4,4 % des projets d’implantation.
Le Royaume-Uni attire toujours malgré le Brexit
Avec 36,9 % des projets d’implantation, l’Europe, Espagne, Royaume-Uni et Allemagne en tête, attire les entreprises hexagonales pour plusieurs raisons : la proximité géographique, des normes européennes facilitant les flux d’affaires, une devise commune (hors Royaume-Uni) ou encore l’absence de droit de douane. L’Espagne est ainsi devenue la première destination européenne des projets d’investissement des entreprises françaises avec 8,4 % des projets d’implantation. Sur la deuxième marche du podium, le Royaume-Uni continue d’attirer 7,1 % des projets d’implantation en raison d’un droit du travail souple et d’une fiscalité attractive pour les sociétés étrangères. « L’effet Brexit est relatif car le Royaume-Uni reste attractif en termes de potentiel de croissance », faisait ainsi remarquer le directeur général de Pramex International, la filiale du groupe BPCE spécialisée dans le conseil en implantation internationale aux entreprises. L’Allemagne, avec 6,9 % des projets d’implantation, confirme pour sa part son rôle de partenaire majeur et privilégié des entreprises françaises.
La Chine, premier pays d’implantation en Asie
La Chine, qui totalise 6,2 % des projets d’implantation, est le premier pays d’Asie ciblé par les entreprises tricolores à la recherche de pays porteurs, à forte croissance, lorsqu’elles cherchent à s’implanter à l’étranger. La Chine est, du fait de la croissance encore forte de son économie (6,7 % en 2017) et de son très fort potentiel à moyen et long terme, le premier pays émergent visé par les entreprises françaises. Les autres « BRICs » à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud demeurent peu présents dans les projets d’implantation des entreprises étudiées dans le cadre du baromètre. Les BRICs, Chine incluse, ne représentent que 13 % des implantations. La Chine récupère ainsi près de la moitié de ces investissements.
Outre les zones géographiques, le baromètre montre que les stratégies d’internationalisation varient également selon la taille de l’entreprise. Ainsi, 75 % des implantations réalisées via une fusion-acquisition sont menées par des ETI. Toutefois, la part des start-up est en augmentation. L’an dernier, ces dernières ont réalisé 10 % du total des opérations de fusion-acquisition, soit près de quatre fois plus qu’en 2016.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
– Consultez le baromètre de l’implantation internationale des entreprises en fichier PDF joint ci-dessous