A cause du coronavirus, l’économie de la zone euro sera la plus touchée des grandes régions du monde en 2020, d’après une étude publiée, le 20 mars, par Euler Hermes, et intitulée « Coronavirus. Quarantine Economics ». Ainsi, son économie décroîtrait de 1,8 %, quand les États-Unis se maintiendraient à un niveau honorable de + 0,5 %, même si ce serait légèrement inférieur à la moyenne mondiale de + 0,8 %.
Épicentre de l’épidémie, la Chine croîtrait de 4 % et l’Asie dans son ensemble de 3 %. Une évolution si divergente entre l’Europe et l’Asie en particulier pourrait donner raison à ces capitaines d’industrie qui, tel que Bruno Bouygues, dont l’entreprise de matériel de soudage Gys est implantée à Shanghai, a décidé d’investir en Asie, d’autant plus qu’il s’attend à un mauvais temps en Europe.
Évidemment, 2021 ne ressemblerait pas à 2020, selon Euler Hermes, qui prévoit un rebond à + 2,1 % dans la zone euro, ce qui restera, toutefois, en deçà des performances des États-Unis, avec + 2,7 %, et encore plus de l’Asie, avec + 4 %, la Chine, seule, faisant toujours mieux, avec + 5,8 %.
Une France moins faible que l’Allemagne et l’Italie
La faiblesse de la zone euro s’expliquerait cette année par la panne de l’activité en Allemagne, avec – 1,8 %, et l’effondrement de l’économie de l’Italie à – 3,5 %, alors que la France enregistrerait – 1,3 %. L’année suivante, l’Allemagne rejoindrait la France à + 2,2 %, ces deux pays devançant l’Espagne, avec + 2 %, et l’Italie, avec + 1,7 %.
Par rapport à 2020, l’économie mondiale gagnerai 2.2 points pour atteindre 3 % l’an prochain. Pour montrer les dommages que peut causer le coronavirus au commerce mondial, Euler Hermes (EH) a calculé que les pertes d’exportations cumulées de l’Union européenne, des États-Unis et de la Chine se montaient à 317 milliards de dollars par mois de confinement.
Fort heureusement, les États n’ont pas lésiné dans leur soutien à l’activité. L’appui fiscal a représenté aux États-Unis 4,6 % du produit intérieur brut (PIB), avec un montant global de 1 000 milliards d’euros, et de 5 % en Allemagne, avec 150 milliards d’euros.
Le soutien de la France ne représentait que 2 % du PIB, avec un plan d’aide aux entreprises de 45 milliards d’euros. Mais, depuis la publication de l’étude d’EH, Paris a engagé une enveloppe globale des garanties de prêts à hauteur de 300 milliards d’euros.
EH prévoit une « vague de défauts » chez les entreprises
L’assureur crédit, filiale du groupe Allianz, s’attend, compte tenu des fragilités de l’économie et des entreprises dans toutes les régions du monde à une « vague de défauts » dans le secteur privé. Rien que l’euro zone compterait 13 000 PME zombies à risque, représentant plus de 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Soit 4 % du nombre total de petites et moyennes entreprises dans les 19 États membres et 7 % du chiffre d’affaires global de leurs sociétés. Trois secteurs seraient plus particulièrement frappés : construction, agroalimentaire et services.
Le taux d’insolvabilité devrait croître de 14 % cette année, mais les grandes faillites devraient être évitées au regard de l’interventionnisme dont les États ont jusqu’à présent fait preuve. Là encore, l’Europe serait la moins bien lotie, avec +16 %, la Chine suivant de peu, avec + 15 %, alors que les États-Unis enregistrerait un niveau bien inférieur, avec + 7 %.
Desk Moci