La chimie constitue l’un des points forts de la spécialisation française. Dégageant un solde positif de 7,4 milliards d’euros en 2016, contre +5 milliards en 2015, la filière chimique est un des principaux contributeurs de la balance commerciale de la France, d’après les résultats pour l’année 2016 publiés par l’Union des industries chimiques (UIC). Renouant avec son niveau record de 2014 (+7,4 milliards d’euros), la filière a généré le troisième excédent commercial après l’aéronautique (+18,6 milliards) et l’industrie pharmaceutique (+7,5 milliards ).
En 2016, les exportations de l’industrie française de la chimie, impactées par une baisse des prix de 4,6 %, ont reculé de 3 % en valeur par rapport à 2015, à 54 milliards d’euros. Les livraisons sont en augmentation de +1,7 % en volume. L’industrie chimique est le 2ème secteur français exportateur après l’aéronautique (58,08 milliards d’euros d’exportations) et devant les produits des industries agroalimentaires (IAA) qui ont totalisé 44,45 milliards d’euros d’exportations (hors produits agricoles) en 2016.
Les importations sont en repli de 4,3 % en valeur à 46,6 milliards d’euros tandis que les volumes sont quasiment stables (+0,2 %).
La chimie organique, les spécialités chimiques et les savons, parfums et produits d’entretien restent les secteurs les plus exportateurs
Les exportations globales de la filière ont été touchées par la contraction des ventes (-7,4 %) de la chimie organique (pétrochimie, matières plastiques, caoutchouc synthétique, élastomères). « La baisse des prix du pétrole (-16 % en moyenne annuelle) a eu un impact direct sur les prix des échanges du secteur », rappelle l’UIC dans son rapport détaillé des performances de la filière sur l’année 2016. Néanmoins, la chimie organique (34 % des ventes totales) reste le secteur le plus exportateur avec 18,34 milliards d’euros d’exportations. Les ventes à l’export de la chimie fine pharmaceutique (principes actifs pour les médicaments) ont elles baissé de 6,9 % à 2,57 milliards d’euros. Les spécialités chimiques (produits phytopharmaceutiques, peintures, vernis et encres, huiles essentielles…), deuxième activité exportatrice de l’industrie avec 28,5 % des livraisons, ont vu leurs ventes baisser en valeur de 2,4 % à 15,42 milliards d’euros.
À l’inverse, les livraisons de savons, parfums et produits d’entretien qui ont compté pour 26 % des exportations totales ont progressé de 2,2 % à 13,8 milliards d’euros. Les parfums et produits cosmétiques (87 % des exportations du secteur) ont affiché un solde stable à +9,3 milliards d’euros, marqué toutefois par des achats plus soutenus (+8,3 % en valeur en 2016) que les ventes (+2 %). La chimie minérale progresse pour sa part de +1,6 % à 3,9 milliards d’euros.
L’Union européenne, premier destinataire des exportations
Réceptionnant 62,1 % du total des exportations, l’Union européenne (UE28) est le premier destinataire des livraisons de l’industrie chimique. Hors Union européenne, l’Amérique est la deuxième zone de destination (11,6 % des exportations dont 6,5 % aux États-Unis) devant l’Asie hors Japon (10,2 %). Le Japon a été destinataire de 1,2 % des livraisons de l’industrie en 2016. Le reste de l’Europe et l’Afrique ont réceptionné respectivement 4,1 % et 4,3 % des exportations tricolores de produits chimiques.
En 2016, les ventes vers l’Union européenne (UE28) ont reculé de près de 4 % en valeur à 33,6 milliards d’euros. L’Allemagne est à la fois le premier client européen et le premier fournisseur de la France. Avec 13,4 % des exportations vers l’UE en 2016, l’Italie est le deuxième client de la chimie en France. L’Hexagone expédie principalement vers l’Italie des matières plastiques (28,8 % des ventes vers l’Italie), des produits organiques de base (17,4 % des ventes) et des parfums et produits cosmétiques (17,2 % des ventes). Le Royaume-Uni destinataire de 12 % des exportations tricolores arrive sur la troisième marche du podium des principaux clients de la France.
Les ventes hors Union européenne ont diminué de 1,5 % en valeur. En 2016, les exportations de produits chimiques vers les États-Unis sont restées sur une tendance positive, en hausse de 6,4 % en valeur par rapport à 2015, après deux années de progressions soutenues (+12 % en 2015 et +11 % en 2014). Les ventes ont atteint 3,5 milliards d’euros. Les ventes vers l’Amérique centrale et du Sud ont chuté de 19 % en 2016. En 2016, les exportations de la France vers le Japon ont reculé de près de 12 % en valeur, impactées par la persistance d’une demande atone et malgré un taux de change de l’euro favorable. La Chine a compté pour 32 % des exportations de la France vers l’Asie et se situe au huitième rang des pays clients.
Les performances de la filière pour l’année 2016 montrent que la chimie est « un atout pour la France », estime l’UIC. La filière chimique est cette année encore un des principaux contributeurs de la balance commerciale de la France.
Venice Affre