« Les résultats sont excellents, 2017 est une nouvelle année historique puisque l’ensemble des flux export (ventes, préventes, coproductions) a atteint 325,5 millions d’euros », s’est réjouie Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), qui dévoilait le 6 septembre à Paris (notre photo) les résultats de l’étude « L’exportation des programmes audiovisuels français en 2017 », réalisée par TV France International, l’association des exportateurs de programmes audiovisuels français, et le CNC.
Bien qu’en léger recul (-3,2 %) par rapport à 2016, précédente année historique (voir notre article) pour les programmes audiovisuels français à l’export, avec des flux financiers de 336,3 millions d’euros, les productions audiovisuelles françaises ont signé un nouveau record « historique » en 2017.
Dans le détail, l’étude TV France International / CNC montre que les ventes de programmes audiovisuels tricolores à l’étranger ont progressé de 8,5 % pour atteindre 205,2 millions d’euros, soit le plus haut niveau jamais observé. « Les ventes ont plus que doublé (+111,3 %) entre 2008 et 2017 », a également fait remarquer Frédérique Bredin. Les préventes à l’étranger ont, elles, reculé de 10,9 % à 63,4 millions d’euros tandis que les apports étrangers en coproduction sur les programmes français ont essuyé une baisse de 25,2 % à 56,9 millions d’euros.
Fictions, documentaires… Tous les genres ont progressé
Tous les programmes ont participé à cette performance mais la hausse des ventes s’explique principalement par la forte croissance à l’international des ventes de la fiction. Les œuvres de fiction ont progressé de 27,8 % pour atteindre 63,7 millions d’euros, nouveau record historique. « Les ventes d’œuvres de fiction ont augmenté grâce à des œuvres emblématiques comme Baron noir et Zone Blanche », a commenté Frédérique Bredin.
De son côté, l’animation a une nouvelle fois réalisé les meilleurs résultats à l’international et reste le genre qui s’exporte le mieux. En légère hausse (+0,9 %) par rapport à 2016 –une année « déjà exceptionnelle », pointe l’étude– les ventes de programmes d’animation ont atteint 75,6 millions d’euros l’an dernier, soit leur plus haut niveau historique, après les 75,4 millions d’euros engrangés en 2016. Grâce notamment à des succès qui ne se démentent pas à l’export, comme Zig & Sharko ou Oggy et les cafards, dont les saisons 6 et 7 ont été achetées par Cartoon Network Asia. « À nouveau 2017 est une excellente année pour l’animation, elle reste le premier genre à l’export », a souligné pour sa part Benoît Danard, directeur des études, des statistiques et de la prospective au CNC.
En ce qui concerne les ventes de documentaires (nature, voyage, histoire, cuisine…), celles-ci ont atteint 35,5 millions d’euros, en légère reprise (+1,2 %) par rapport à 2016, notamment soutenues par des succès comme 700 requins dans la nuit (Arte France) ou le programme Jeunesses hitlériennes, l’endoctrinement d’une nation (ZED), dont la chaîne américaine National Geographic a acquis les droits.
Cap sur l’Amérique du Nord
« Nos programmes arrivent à conquérir des territoires stratégiques pour nous et concurrentiels comme le Canada », a indiqué Frédérique Bredin. Toutefois, l’étude relève que les ventes de programmes audiovisuels français au Canada ont chuté de 16,4 % en 2017 par rapport à 2016 s’établissant à 7,1 millions d’euros. Si le Québec reste un marché fort pour les productions françaises, notamment en documentaire et en fiction, « le Canada anglophone est de plus en plus difficile à pénétrer, en raison notamment de la forte production locale et des quotas qui lui sont réservés », note l’étude.
À l’inverse, les ventes de programmes à destination des États-Unis, premier marché pour l’animation française, juste devant l’Allemagne, ont bondi de 40 % atteignant 20,2 millions d’euros. Conscient du potentiel que représente le marché américain pour les exportateurs français de programmes audiovisuels tous genre confondus, le CNC veut renforcer ses positions en Amérique du Nord. « On a aussi la volonté de conquérir des nouveaux territoires comme l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est », a lancé sa présidente.
Le CNC poursuit son plan export
Pour aller à la conquête de nouveaux territoires, le CNC, comme l’a rappelé sa présidente, a mis en place l’an dernier un nouveau plan d’aides à l’export dans lequel les soutiens aux dépenses de promotion engagées par les exportateurs ont doublé, passant de 1,7 million à 3,4 millions d’euros par an. « L’année 2017, c’est une année remarquable, elle illustre bien que les réformes engagées aboutissent », s’est ainsi félicitée Frédérique Bredin.
Par ailleurs, le Fonds d’avances remboursables pour l’acquisition, la promotion et la prospection de films à l’étranger (Farap), dispositif dédié à l’accompagnement des sociétés d’exportation de films, va évoluer. Ce fonds jusqu’ici réservé au cinéma –le Farap finance exclusivement les opérations d’exportation d’œuvres cinématographiques et les dépenses de prospection et de promotion à l’international–, « sera élargi aux œuvres audiovisuelles », a annoncé la présidente du CNC. Ce nouveau plan d’aides à l’export dédié aux séries « sera effectif à l’automne », a-t-elle précisé. « C’est un soutien de taille pour les exportateurs », a conclu Frédérique Bredin. L’objectif est de permettre à l’industrie française de l’audiovisuel de multiplier les succès internationaux comme Engrenages ou Le Bureau des légendes, qui font rayonner les talents français à l’étranger.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude en PDF L’exportation des programmes audiovisuels français en 2017