A rebrousse-poil de l’enthousiasme du bilan 2020 des IDE, publié par la direction générale du Trésor en décembre, l’indice de confiance des investisseurs du cabinet Kearney évoque une « France à la peine » en matière d’attractivité.
La France est sortie du top 5 des destinations privilégiées par les investisseurs internationaux et occupe désormais la 6e place de l’indice de confiance élaboré par Kearney. Cet outil prospectif permet de lister les marchés privilégiés par les dirigeants des grandes entreprises mondiales, à savoir, en 2021, les Etats-Unis, suivis du Canada, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon.
Les investisseurs seraient refroidis par le calendrier de sortie du plan de sauvetage économique français à destination des entreprises. « Des craintes sont exprimées quant aux conséquences de sa levée progressive pour nombre d’en elles et à leur capacité à rembourser les prêts accordés avec des trésoreries largement amputées », détaillent les analystes de Kearney.
Une attractivité en baisse malgré des atouts solides
Ces derniers concèdent toute de même quelques atouts de poids à la France : le renforcement des compétences de sa population active, sa capacité à attirer des investisseurs de nombreux pays et des IDE importants dans le secteur des biotechnologies.
La France n’est pas la seule région du monde à faire face au désamour des investisseurs internationaux. Ainsi des pays émergents dont se détournent des investisseurs en recherche de stabilité. Une tendance amorcée dès avant la crise sanitaire mais qui s’est aujourd’hui accentuée.
Ainsi, seuls la Chine, les Emirats arabes unis et le Brésil résistent à l’érosion de la confiance. Mais si pour la Chine, le redémarrage précoce de son économie augure de nouveaux investissements étrangers, selon Kearney, c’est la fragilisation du pays sur l’échiquier mondial et, surtout, la question des chaînes d’approvisionnement qui suscitent des incertitudes et conduit les investisseurs à la prudence.
Frileux et attentistes, ces derniers semblent vouloir laisser passer le gros de la tempête avant de se positionner. Alors qu’en 2019, 72 % exprimaient leur optimisme quant aux perspectives économiques mondiales, ils ne sont plus que 57 % aujourd’hui. Conséquence de cette baisse de confiance, la plupart des notes globales des 25 pays les plus attractifs ont chuté et seuls cinq marchés font mieux que l’année précédente : les Emirats arabes unis, la Norvège, l’Autriche, le Portugal et le Danemark.
Sophie Creusillet
Le top 25 de l’indice de confiance des investisseurs
- Etats-Unis
- Canada
- Allemagne
- Royaume-Uni
- Japon
- France
- Australie
- Italie
- Espagne
- Suisse
- Pays-Bas
- Chine
- Nouvelle-Zélande
- Suède
- Emirats arabes unis
- Singapour
- Belgique
- Norvège
- Autriche
- Portugal
- Corée du Sud
- Danemark
- Irlande
- Brésil
- Finlande