Bonne nouvelle pour l’industrie navale française. Le constructeur naval militaire français DCNS a remporté ce 26 avril un contrat colossal pour livrer à l’Australie douze sous-marins conventionnels dans le cadre de son futur programme de sous-marins.
Le groupe français DCNS a été désigné par le gouvernement australien pour construire la prochaine génération des 12 sous-marins de la marine australienne pour les cinquante années à venir. Les sous-marins de classe Shortfin Barracuda (notre photo) conçus et construits par DCNS viendront remplacer à terme la flotte de sous-marins actuelle de la marine australienne. « Le Shortfin Barracuda (4 500 tonnes, long de 90 mètres) sera l’un des sous-marins conventionnels les plus modernes au monde », souligne le groupe français sur son site Internet. Outre les sous-marins, le contrat, dont le montant total est estimé à 34 milliards d’euros, comprend notamment les infrastructures, la maintenance et la formation des équipages.
DCNS sort vainqueur de la compétition
Une annonce aussitôt saluée par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au micro d’Europe 1 ce matin. « C’est un accord définitif. Il y a eu une compétition extrêmement longue et extrêmement rigoureuse », a indiqué le ministre. D’après une information du Monde.fr, « Les Japonais étaient partis favoris, rapidement talonnés par l’allemand TKMS
(ThyssenKrupp Marine Systems) ». Rappelons en effet que TKMS et le consortium japonais, composé de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Kawasaki Heavy Industries (KHI), DCNS avait déposé en septembre dernier une première offre auprès de Canberra dans le cadre d’un processus d’évaluation compétitif (Competitive Evaluation Process-CEP), lancé par la marine australienne, d’après un article publié par LaTribune.fr le 21 septembre 2015.
Mais c’est finalement DCNS qui aura réussi à se distinguer dans cette compétition. Jean-Yves Le Drian n’a pas hésité à vanter l’« excellence industrielle française qui se manifeste par cette capacité à l’exportation même quand il y a une très grande compétition ». Le Français « a notamment su proposer des performances supérieures en matière de senseurs et de furtivité, ainsi que des capacités de projection et d’endurance similaires à celles des sous-marins de la classe Collins », a indiqué de son côté Canberra qui « a également pris en considération le prix, le calendrier, l’exécution du programme, la maintenance et l’engagement de l’industrie australienne », rapporte DCNS dans un communiqué en date du 26 avril.
« Ce succès a été rendu possible grâce à l’étroite coopération entre DCNS, l’État français et nos partenaires industriels », a déclaré pour sa part Hervé Guillou, P-dg de DCNS, cité dans le communiqué.
« Nous sommes mariés avec l’Australie pour cinquante ans », a déclaré le ministre de la Défense. « La première partie du contrat dure 25 ans, ensuite il faudra assurer le maintien en condition opérationnelle », a-t-il détaillé.
Les sites de DCNS à Cherbourg, Brest, Lorient et Nantes seront les principaux bénéficiaires de cette commande. Mais dans le contrat il est également question d’un transfert de technologies. « Je suis allé à Adelaïde il y a quelque jours pour me rendre compte du chantier où une partie du transfert des technologies va avoir lieu », a précisé Jean-Yves Le Drian.
La conception du futur sous-marin avec DCNS fera l’objet de discussions commerciales et débutera cette année, précise le communiqué.
Venice Affre