« Tous nos étudiants qui partent en mobilité sortante reçoivent une bourse Erasmus ou une bourse de la région Rhône Alpes », explique Mark Thomas, directeur des affaires internationales de Grenoble École de Management (GEM).
Chaque année, quelque 75 000 jeunes Français partent étudier à l’étranger. Par goût, ou par obligation quand l’expérience d’une mobilité internationale – programme d’échanges académique ou stage à l’étranger – conditionne la délivrance du diplôme. Mais voilà, si les voyages forment la jeunesse, ils ont aussi un coût (transport, logement, restauration). Maigrichonnes ou rondelettes, les aides, allocations et autres bourses donnent un sérieux coup de pouce aux étudiants qui tentent l’aventure de l’international. Où se renseigner pour dénicher un financement ? Les sources ne manquent pas, encore faut-il les identifier. Europe, pays d’accueil, collectivités, Fondation de France, programme Boursiers français à l’étranger (BFE) du ministère des Affaires étrangères, Agence universitaire de la francophonie (AUF), les établissements d’enseignement supérieur eux-mêmes… Afin de faciliter les démarches, les établissements qui envoient leurs étudiants à l’étranger ont mis en place des services dédiés qui centralisent les informations sur les aides financières. Ils prodiguent également des conseils sur ce qu’il convient de faire.
Le dispositif d’aide financière à la mobilité
Même la bourse Erasmus n’est pas automatique, contrairement à une idée répandue. L’enveloppe financière attribuée à la France par l’UE peut varier d’une année à l’autre. La mensualité est d’environ 160 euros pour un séjour académique de trois mois à douze mois ou de 350 euros pour un stage de 3 à 12 mois en Europe. Elle est attribuée sans condition de ressources et peut être demandée auprès du service de relations internationales de son établissement, à condition bien sûr qu’il participe au programme Erasmus. Une bourse communautaire est également disponible pour les étudiants qui effectuent un master ou un doctorat dans le cadre du programme Erasmus Mundus. Parmi les autres aides susceptibles d’être actionnées, l’aide à la mobilité internationale du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (qui remplace la bourse mobilité) est réservée aux étudiants boursiers sur critères sociaux. Cette aide complémentaire de 400 euros sert à financer un séjour d’études ou un stage d’une durée de 2 à 9 mois consécutifs d’études à l’étranger.
Les collectivités territoriales accordent également des aides financières, avec des enveloppes budgétaires qui varient d’une région à l’autre, au gré des stratégies de mobilité internationale. « L’allocation « Explo’ra » du Conseil régional de Rhône Alpes s’élève à 95 euros par semaine, pour une durée maximum de 17 semaines, quelle que soit la destination », explique Mark Thomas, directeur des affaires internationales de Grenoble École de Management (GEM).
De son côté, Skema Business School, structure multicampus, a mis en place des partenariats avec les conseils régionaux de Nord-Pas-de-Calais et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour financer la mobilité internationale de ses étudiants. Ces aides sont mobilisables sur critères sociaux et d’ancrage régional. « Exemple, le programme PRAME de la région Paca alloue une aide de 300 à 500 euros par mois, sachant que la totalité du séjour ne sera pas forcément financée », indique Fannie Blas chargée de mission pour le développement international de Skema. En région Nord-Pas de Calais, l’enveloppe s’élève à 389 euros par mois, généralement pour une durée limitée à trois mois. Les allocataires Erasmus de Skema peuvent décrocher une aide complémentaire du Conseil général du Nord. En région Ile-de-France, l’aide à la mobilité internationale des étudiants (AMIE) a inclus dans son dispositif un volet spécifique pour les étudiants en BTS de certaines filières.
Sylvette Figari
Contact
Les sites des aides financières à la mobilité
– Le portail du ministère des affaires étrangères (Espace étudiants > Étudier à l’étranger > Financer ses études) : www.diplomatie.gouv.fr
– Le réseau Euroguidance, recense les aides financières par région : www.euroguidance-france.org/fr/
– Partir en Erasmus : www.2e2f.fr/etudier-en-erasmus.php
– Boursiers français à l’étranger (BFE) : www.campusfrance.org/fr/bfe
Témoignage : Amélie Lévêque, en 5e année à l’Idrac Lyon
« Je serais partie même sans bourse »
Amélie Lévêque, étudiante en 5e année à l’Idrac Lyon, est partie deux fois à l’étranger avec une bourse de la région Rhône Alpes. Un échange universitaire de neuf mois (de septembre 2010 à avril 2011) dans une université britannique, en 3e année, et un stage de cinq mois aux États-Unis (de janvier à mai 2012). « Je serais partie même sans bourse, car ces deux expériences de mobilité sont obligatoires. Mais ces aides m’ont permis de découvrir ces pays. C’est l’école qui s’est chargée de nous attribuer une bourse, sur la base de nos résultats scolaires.