En 2011, Airbus – filiale à 100 % du groupe EADS – prévoit de recruter plus de 3 000 personnes en Europe (soit 4 000 au niveau EADS), dont près 30 % de jeunes diplômés. Le constructeur doit faire le plein de compétences pour accompagner de développement de ses projets phares, comme par exemple la mise en production à Toulouse de l’A350 XWB ou le développement de l’A320 neo.
Le Moci. Quels sont vos critères pour recruter de jeunes diplômés ?
Mikael Butterbach. Nous recherchons avant tout des hommes et des femmes dotés d’une expertise technique et managériale. Nous sommes également très attentifs à leur façon de se comporter dans le monde de l’entreprise. Airbus est une entreprise internationale qui fait des choix internationaux et nous recrutons des collaborateurs dont la sensibilité est adaptée à la mosaïque de cultures qui caractérise le groupe. Cette année, chez Airbus nous allons recruter plus de 3000 personnes en Europe dont près de la moitié en France. Parmi eux figurent des candidats venus des plus grandes institutions internationales, comme le MIT par exemple. Nous nous intéressons à la façon dont l’ingénieur anglais, allemand s’est forgé une expérience internationale. Pour cette raison, un excellent niveau d’anglais est impératif.
Le Moci. Airbus utilise de plus en plus le programme Volontairiat international en entreprise (V.I.E). Comment ce programme, qui permet à une entreprise française de confier à un(e) jeune diplômé(e) une mission professionnelle à l’étranger, s’inscrit-il dans votre stratégie ?
Mikael Butterbach. Les stagiaires constituent le premier vivier d’Airbus qui en accueille environ 2 000 chaque année. Pour ce qui est du V.I.E, Thierry Baril, notre DRH, a joué un rôle moteur. Sous sa direction, nous sommes passés de deux V.I.E il y a deux ans à 110 actuellement. Nos volontaires sont positionnés en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Belgique, en Inde, à Dubaï et en Chine. Dans le cadre de ce programme qui est entièrement géré par Ubifrance, nous recrutons de jeunes Européens diplômés d’écoles d’ingénieurs ou de management sélectionnés pour leur capacité à innover et leur vif désir d’apprendre. Nous leur demandons également d’avoir effectué une expérience à l’étranger, de parler couramment anglais et une autre langue d’un pays où Airbus est implanté.
Nous voulons faire du V.I.E un véritable outil de recrutement. D’ailleurs, sur les 15 derniers contrats V.I.E qui se sont terminés, nous en avons recruté 5, soit un sur trois.
Le Moci. Vous avez participé à un symposium organisé le 18 mai par le producteur de classements QS Quacquarelli Symonds. Utilisez-vous ce type d’outils pour choisir vos futures recrues ?
Mikael Butterbach. Nous souhaitons avoir une stratégie transnationale et les classements sont une bonne source d’informations.
Les classements ne sont pas une science exacte qui motiverait notre décision de recruter tel ou tel jeune diplômé. Nous nous y intéressons depuis peu car ils sont un bon indicateur du niveau international des institutions, au même titre que les diplômes attestent d’un niveau de compétences. Et nous projetons en effet de développer des liens avec les institutions les plus cotées, en particulier celles qui ont noué des partenariats avec d’autres universités et grandes écoles européennes.
Propos recueillis par Sylvette Figari