Entre 2,5 et 3 millions, c’est le nombre de Français qui résideraient actuellement à l’étranger. Ils sont expatriés, chefs d’entreprises, étudiants, volontaires internationaux en entreprises… mais pourquoi sont-ils partis ? C’est à cette question et à d’autres (sont-ils un atout pour la France ? envisagent-ils d’ailleurs leur retour en France ?) que tente de répondre une enquête réalisée par l’institut de sondages Ipsos pour CIC Banque transatlantique intitulée « Lien et relation avec la France des Français résidant à l’étranger ».
Les résultats de cette enquête inédite ont été dévoilés le 5 octobre à l’occasion d’un colloque sur la thématique « Les Français à l’étranger, un atout pour la France » organisé au Palais du Luxembourg – Sénat par Hélène Conway-Mouret, sénatrice représentant les Français établis hors de France et ancienne ministre des Français de l’étranger.
Ce sondage mené sous la direction de Vincent Dusseaux, directeur d’études d’Ipsos, a été réalisé par Internet du 9 au 16 septembre 2015 auprès d’un échantillon de 5 685 Français résidant à l’étranger après un tirage aléatoire sur les listes électorales consulaires en vigueur en 2015.
La majorité (76 %) des expatriés interrogés se situent dans la tranche d’âge des 26 à 59 ans (contre 3 % des 18 à 25 ans et 21 % qui ont plus de 60 ans). De ce fait, 74 % des Français établis hors de France sont « des actifs occupés » dont 50 % sont des salariés, 16 % des travailleurs indépendants ou chefs d’entreprise et 8 % des fonctionnaires. Contrairement à une idée reçue, l’écart entre le taux d’activité des hommes (77 %) et des femmes (69 %) est plutôt limité. Parmi les 26 % d’« inactifs » 15 % sont des retraités et 3 % des étudiants, stagiaires, V.I.E.
En quête d’une ascension sur le plan professionnel
À la question « Pour quelles raisons êtes-vous parti vivre à l’étranger ? » 38 % des personnes interrogées répondent « pour progresser dans leur vie professionnelle », 26 % « pour vivre avec un ou des proches » et 25 % « pour avoir un meilleur niveau de vie ». Seuls 7 % des sondés déclarent être partis à l’étranger « pour bénéficier d’un régime fiscal plus favorable ».
Un peu plus de la moitié (55 %) des expatriés participant à l’enquête sont employés par des entreprises étrangères et 21 % par un organisme public étranger ou international. Le sondage montre que 67 % des salariés résidant à l’étranger ont trouvé un travail sur place et bénéficient d’un contrat de travail local, contre 14 % qui ont été envoyés à l’étranger par leur employeur, et 6 % qui ont été recrutés par un employeur en France spécialement pour travailler à l’étranger.
S’agissant de la durée des séjours hors du territoire national, le sondage montre que 46 % des expatriés résident à l’étranger depuis 6 à 20 ans et 28 % depuis plus de 20 ans, contre 19 % depuis moins de 5 ans.
Envisagent-ils de revenir vivre en France ?
Certes, le sondage montre que la moitié (50 %) de nos compatriotes installés à l’étranger rentrent plusieurs fois par an pour rendre visite à leur famille lors de courts séjours. Mais ont-ils l’intention de rentrer vivre en France ? La réponse est oui pour 50 % des expatriés interrogés qui affirment avoir l’intention de rentrer en France. Parmi eux 35 % évoquent un retour « possible » mais « certain » pour seulement 15 % d’entre-eux.
À la question « Quand pensez-vous partir vivre ou retourner en France » 13 % répondent « dans les prochains mois ou l’année prochaine » contre 54 % qui déclarent « dans plus longtemps ».
Et quel est leur état d’esprit en pensant à leur retour en France ? Le sondage révèle un point de vue mitigé. En effet, c’est un sentiment d’« inquiétude » qui prévaut chez 42 % des Français de l’étranger, tandis que 30 % des sondés affirment ressentir de « la joie » lorsqu’ils pensent leur retour en France.
Les Français à l’étranger, un atout sur le plan économique ?
32 % des expatriés sont « tout à fait d’accord » pour dire que « la présence de nombreux Français à l’étranger est un atout pour l’économie française » et 40 % « plutôt d’accord ». Et 43 % sont même « tout à fait d’accord » sur le fait que « les Français de l’étranger ont un rôle à jouer dans la promotion de la culture et des produits français à l’étranger ».
Enfin, à la question « À leur retour, les Français de l’étranger devraient-ils partager leur expérience et leurs idées car elles peuvent être utiles à la France », 56 % des sondés ont répondu « tout à fait d’accord » et 38 % « plutôt d’accord ».
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez le sondage d’Ipsos en fichier PDF ci-joint.
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