Le Centre d’analyse stratégique (CAS, sous la tutelle de Matignon) a livré aujourd’hui 14 mars une étude intitulée « Les ressources humaines, clé de l’internationalisation des entreprises françaises « *. Les auteurs y établissent un lien direct entre l’internationalisation des entreprises et le degré de qualification de la main-d’œuvre employée. Pour conduire ce travail, ils se sont appuyés sur l’analyse d’un panel d’environ 12 000 entreprises indépendantes et groupes français sur la période 2002-2007.
Les PME doivent élever le niveau de compétence dont elles disposent
Publiée à la veille de la rencontre organisée en partenariat avec Bercy, sur le thème « La France dans la mondialisation : conquérir plutôt que subir », l’enquête de la CAS fait valoir que pour se développer sur les marchés internationaux et renforcer le tissu industriel français, les PME doivent élever le niveau de compétences dont elles disposent.
Par souci de clarté, le CAS a centré son étude sur les entreprises primo exportatrices et établi une différence entre exportation et implantation, estimant que les deux processus ne requièrent pas le même niveau de qualification: un minimum de qualification conviendrait au premier tandis que le second nécessiterait une montée globale en qualification de la main-d’œuvre.
L’étude souligne également que le dispositif public de soutien à l’exportation ne suffit pas à relever le défi de l’internationalisation des PME françaises qui ont besoin de compétences spécialisées (négociation commerciale, traitement des affaires juridiques et financières, webmasters, etc.) et de compétences générales, notamment en gestion et en management. Les analystes du CAS rappellent que « selon la reédition du baromètre Tns Sofres PME, les clés de l’export, réalisé pour UPS et la CGPME en mai 2011, 85 % des chefs d’entreprises de TPE/PME estiment que leur formation et celle de leurs collaborateurs sont un prérequis pour développer une activité à l’export et un tiers des petits exportateurs ne s’estiment pas suffisamment formés ».
Le CAS formule deux propositions
Mais voilà, comment attirer des jeunes déjà formés dans des PME, alors que celles-ci sont doublement désavantagées par la méconnaissance qu’ont les étudiants de leurs métiers et par le niveau de salaire qu’elles peuvent offrir. A cela, les auteurs de l’étude proposent deux solutions pour aider les PME à identifier leurs besoins de compétences et à recruter le personnel adapté.
Première proposition : mettre en place, dans chacune des futures “maisons de l’export”, un centre de compétences chargé d’établir des relations suivies avec les universités et les grandes écoles.
Deuxième proposition: développer, au sein des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), des actions collectives pour mieux permettre aux dirigeants de PME d’adapter le fonctionnement de leur organisation aux exigences requises pour un développement à l’international.
Sylvette Figari
*Pour prolonger, consultez le l’étude en téléchargeant le fichier attaché à cet article (CAS: Note d’analyse 269 – Mars 2012)