Une vingtaine de responsables portuaires africaines et d’Haïti sont venues se former à la gestion portuaire (finances, droit, planification, etc.). à l’Institut portuaire d’enseignement et de recherche (Iper, groupe École de management de Normandie) du 5 au 16 décembre.
Chefs de service, directrices, elles viennent de République du Congo (4 stagiaires), de République démocratique du Congo (2), de Guinée, (4), de Côte d’Ivoire (2), du Sénégal (3), de Madagascar (2), du Maroc (2), du Bénin (1) et d’Haïti (1). Ce séminaire organisé sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI) et en partenariat avec le Grand port maritime du Havre (GPMH) sert plusieurs objectifs. À commencer par la promotion interne des femmes dans le cadre d’un programme de l’OMI, explique Frédéric Lohse, directeur de l’Iper.
Mais il s’agit également d’améliorer l’efficacité de la gestion et de l’exploitation des ports qui emploient les participantes, lesquelles suivent un programme ambitieux : analyse de l’environnement économique et logistique international, évolution stratégique de l’autorité portuaire, guichet unique portuaire, fondamentaux de la finance portuaire, l’évolution stratégique de l’autorité portuaire, sécurisation planifiée et enjeux concurrentiels avec à la clé une étude de cas ISO 28000 GPMH, sans oublier la chaîne logistique, l’organisation opérationnelle d’un terminal à conteneurs ou le marketing portuaire…
Au-delà des cours, ajoute Frédéric Lohse, le séminaire permet aux participantes d’échanger sur leurs bonnes pratiques. Et aussi de rencontrer une communauté havraise qui profite de l’occasion pour promouvoir son savoir-faire portuaire.
« Ce qui m’a le plus intéressé depuis le début du stage ? Le code ISPS pour la sécurité maritime [Ndlr : International Ship and Port Security, en français Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires] et la mise en place du guichet unique », explique Fatoumata Diakité, directrice de la coopération portuaire au port de Conakry (Guinée). Ancienne DRH et juriste de formation, elle occupe ce poste depuis deux mois. « Le directeur général du port m’a proposé de faire ce stage car nous avons besoin de restructurer la fonction et de mettre en place une nouvelle stratégie avec les autres ports membres de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’ouest et du centre (AGPAOC) dont le port de Conakry est membre. » Une formation bienvenue alors que Conakry s’apprête à accueillir au printemps 2012 la 35e session de l’AGPAOC.
En outre, le niveau de sécurité dans le port doit être amélioré faute de quoi « les navires ne viendront pas » craint Mme Diakité qui constate qu’ « à ce jour, les autorités portuaires sont trop laxistes et tout le monde entre dans le port ».
Également d’actualité, le guichet unique permettrait d’accélérer les formalités douanières et de favoriser le projet de hub portuaire du port de Conakry avec le Mali et le Burkina Faso. Et comme le séminaire invite également à la réflexion stratégique, Mme Diakité a déjà identifié ses priorités : modifier la structure du département de la coopération afin de favoriser l’échange avec les autres pays d’Afrique de l’Ouest ainsi que ceux
d’Europe et de réactiver les jumelages avec les ports étrangers qui « restent lettre morte ».
Sylvette Figari