Le nombre de Français inscrits au registre mondial des Français établis hors de France au 31 décembre 2015 a enregistré une progression annuelle de 1,8 % à près de 1,7 million de personnes résidant à l’étranger, selon les statistiques dévoilées par Matthias Fekl, le secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, le 10 mars, au Centre de conférence ministériel du ministère des Affaires étrangères et du développement international (Maedi). Pour ce bilan annuel, le terme de « mobilité internationale » est préféré à celui d’« expatriation ».
« Au 31 décembre 2015, 1 710 945 Français étaient inscrits au registre mondial », a précisé le secrétaire d’État. « La communauté française à l’étranger a augmenté de 1,8 % par rapport à l’année 2014 ». Ce taux de croissance témoigne d’un certain ralentissement par rapport à l’année précédente (+2,4 % en 2014) mais aussi par rapport à la tendance sur le long terme (+3 % par an sur les dix dernières années). La part des binationaux (Français ayant la double nationalité) dans la population française inscrite au registre est stable (42 %).
Il faut toutefois se garder d’interprétation hâtive : l’inscription au « registre des Français établis hors de France » est facultative (il ne s’agit pas d’un recensement effectué par l’Insee), c’est une démarche volontaire qui s’effectue directement auprès du consulat de France dans le pays de résidence à l’étranger. Dans la réalité, on estime qu’environ 2,5 millions de Français sont établis hors de France en incluant les Français ne s’étant pas inscrits au registre.
Une concentration dans cinq pays en Europe et aux États-Unis
Les statistiques 2015 dressent un premier constat : la mobilité internationale des ressortissants français se concentre sur cinq pays, qui représentent à eux seuls 40 % de la communauté française inscrite au registre des Français de l’étranger. Il s’agit de la Suisse (175 000 ressortissants français), des États-Unis (141 942), du Royaume-Uni (127 837), de la Belgique (120 000) et de l’Allemagne (114 000). Déjà, en 2014, ces pays constituaient les cinq premiers pays d’accueil d’expatriés français.
À l’exception du Proche et Moyen-Orient, qui connaît un recul du nombre d’inscrits au registre consulaire dans un contexte d’instabilité politique, la plupart des régions du globe sont en progression en 2015 et affichent un nombre d’inscrits au registre mondial des Français établis hors de l’Hexagone en hausse par rapport à 2014.
Plusieurs tendances se dégagent.
L’Europe, première destination des expatriés, l’Amérique du Nord en hausse
Près de 50 % des Français expatriés résident en Europe dont 37 % dans des pays membres de l’Union européenne (UE) et 12,7 % dans des pays européens hors UE.
Recensant 632 370 Français inscrits au registre, l’UE constitue à l’échelle mondiale la première région d’accueil des ressortissants français. Le nombre d’expatriés français établis dans l’UE est stable (+0,1 %) par rapport à 2014 (631 639 ressortissants).
Les États membres de l’UE concentrent 37 % des Français inscrits au registre consulaire. Dans le Top 5 des destinations se trouvent le Royaume-Uni, déjà cité, de même que la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne (86 016) et l’Italie (44 835).
Concentrant 13,7 % de la communauté française inscrite au registre mondial consulaire, l’Amérique du Nord arrive derrière l’Europe en tant que principale destination d’accueil des expatriés. Dans cette région, le nombre d’expatriés français connaît une hausse de 5,1 % à 234 058. Aux États-Unis, déjà cité, le nombre de Français inscrits au registre consulaire a progressé de 4,3 % par rapport à 2014. La communauté française établie au Canada est également en hausse à 92 116 Français inscrits au registre consulaire au 31 décembre 2015 (86 837 au 31 décembre 2014).
En revanche, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, le nombre d’expatriés français est stable (+0,3 %) à 101 868. Le Brésil a accueilli 21 670 ressortissants français en 2015, un chiffre en légère progression (21 509 en 2014). Le Mexique a également attiré davantage d’expatriés français en 2015 (18 537 contre 17 728 en 2014). De son côté, le Chili, troisième pays d’accueil dans la région, a attiré 10 690 concitoyens français en 2015 (contre 10 936 en 2014).
Asie-Océanie et Afrique : en hausse
Le nombre d’expatriés français est en hausse de 3,8 % à 136 282 en Asie-Océanie. La Chine qui a accueilli 31 296 Français en 2015 (31 334 en 2014) se positionne sur la première marche du podium des pays de la région les plus plébiscités par les ressortissants français. L’Australie avec 24 284 Français inscrits au registre, contre 22 539 en 2014, vient se positionner sur la deuxième marche, devant Singapour. La cité-État demeure une destination prisée en Asie du Sud-Est et a accueilli 12 000 Français en 2015, un chiffre en croissance (11 415 en 2014).
En Afrique du Nord, le nombre de ressortissants français a progressé de 4,2 % à 111 557. Le Maroc est le pays de la région qui concentre la plus forte communauté française, totalisant 51 109 expatriés, un chiffre en hausse par rapport à 2014 (49 195 ressortissants). En Algérie, la présence française est également en progression, avec 38 325 Français inscrits au registre consulaire au 31 décembre 2015, contre 34 371 en 2014. A contrario, la Tunisie et la Libye accusent une baisse dans l’accueil des expatriés français. En Tunisie, 21 932 Français étaient inscrits au registre à fin 2015, contre 23 279 à fin 2014. En Libye, le nombre d’inscriptions est passé de 258 à fin 2014 à 191 à fin 2015.
Dans les pays d’Afrique francophone, le nombre d’expatriés hexagonaux a augmenté de 2,1 % à 125 148 en 2015 par rapport à 2014. Le Sénégal (20 252) et Madagascar (18 299) sont les deux pays qui ont accueilli le plus grand nombre de ressortissants français en 2015.
En revanche, la présence de la communauté française en Afrique non francophone est stable (+0,4 % à 19 286 ressortissants français). Dans cette région, l’Afrique du Sud demeure le premier pays d’accueil des expatriés français (7 659), devant l’Angola (1 838).
Proche et Moyen-Orient : en baisse
Au Proche et Moyen-Orient, la communauté française s’établit à 138 350 ressortissants inscrits sur les registres consulaires au 31 décembre 2015. Un chiffre en baisse de près de 2 % (-1,9 %) par rapport à 2014, du fait du contexte géopolitique actuel.
Au cours de l’année 2015, la présence française a reculé en Syrie, au Yémen, au Koweït, ainsi qu’en Israël, à Jérusalem et dans les territoires palestiniens, et au Liban. À l’inverse, la communauté française a augmenté en Arabie saoudite (5 893 Français inscrits au 31 décembre 2015, contre 5 710 au 31 décembre 2014), à Bahreïn (1 124 après 1 013), aux Émirats arabes unis (20 638 après 19 324), en Iran (1 046 contre 968), ou encore au Qatar (4 091 après 3 808).
Totalisant 50 451 expatriés français, Israël dispose de la plus importante communauté tricolore dans la région, bien que le nombre de concitoyens français soit en baisse par rapport à 2014 (51 945). Dans cette région, le Liban est la deuxième destination d’accueil des ressortissants français, bien que le nombre d’inscriptions au registre ait reculé, passant de 22 901 au 31 décembre 2014 à 22 121 au 31 décembre 2015. À Jérusalem et dans les territoires palestiniens, le nombre d’expatriés hexagonaux s’élève à 21 964, contre 24 146 en 2014.
Venice Affre
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