Au cours de l’année universitaire 2010-2011, le nombre d’étudiants qui ont bénéficié du programme de mobilité Erasmus a augmenté de 8,5 % par rapport à l’année précédente. Mais la France montre du retard.
Créé par la commission européenne pour stimuler la mobilité internationale des jeunes Européens, Erasmus (European region action scheme for the mobility of university students) permet à des étudiants de l’enseignement supérieur de passer entre trois et douze mois dans l’université d’un autre pays européen, pour étudier ou se former. Plus de 231 000 jeunes se sont égaillés dans les 33 pays européens participant au programme – les États membres de l’Union européenne (UE) auxquels s’ajoutent la Croatie, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Turquie et, depuis l’année 2011-2012, la Suisse.
Céline Combaux, une étudiante de l’école de commerce international Escip, a été l’un de ces étudiants qui ont dopé leur cursus international grâce à Erasmus. Sélectionnée pour intégrer le programme intensif (type de programme qui associe au moins trois pays titulaires d’une charte Erasmus), elle a participé à un jeu d’entreprise international mettant en compétition 60 étudiants européens, réunis en 10 équipes multiculturelles.
Et c’est grâce au soutien du programme Erasmus que Marcel Musabimana, inscrit à l’Institut supérieur de promotion industrielle de Châlons-en-Champagne, a pu effectuer un stage de trois mois sur le site Total de Brasov en Roumanie. « Mes nouveaux collègues m’ont chaudement accueilli, puis rapidement mis au travail. Pendant les semaines qui ont suivi, j’ai réalisé tout ce dont j’étais capable. Les barrières linguistiques m’ont également montré l’importance de l’anglais dans le monde du travail. Dans un contexte international, les choses ne marchent pas si chacun s’en tient à ses propres habitudes ».
Toutefois, les chiffres que la Commission européenne a publiés le 8 mai 2012 montrent que la France prend du retard, avec un rythme de départs (5,1 %) en deçà de la moyenne européenne (8,5 %). Car bien qu’elle soit le second plus gros pourvoyeur du programme de mobilité européenne, avec 31 747 étudiants envoyés à l’étranger, elle occupe le 25e rang des pays européens, loin derrière l’Espagne qui progresse trois fois plus vite (16,1 %). Ce pays est d’ailleurs la deuxième destination préférée des jeunes Français, après l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie. Le top 5 des universités françaises préférées des étrangers est, dans l’ordre : Strasbourg, Sorbonne (Paris IV), Jean Moulin (Lyon III), Sciences Po et Panthéon-Sorbonne (Paris 1).
Rassurons-nous, les d’étudiants étrangers aiment toujours la France qui se place au troisième rang des pays d’accueil. Mais attention, l’écart se creuse avec l’Espagne puisque près de 10 000 bénéficiaires du programme (tous pays confondus) ont validé le choix que Cédric Klapisch a popularisé avec son film L’auberge espagnole.
Sylvette Figari
Erasmus, mode d’emploi
Avec Erasmus, les étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur titulaire d’une charte universitaire Erasmus peuvent effectuer une partie de leurs études dans un autre établissement européen, pendant trois mois au minimum et douze mois au maximum (un semestre ou une année complète). Avant le départ, l’étudiant signe un contrat pédagogique ou un contrat de formation qui sera le garant de sa période de mobilité en Europe.
Où se renseigner, s’inscrire ?
• Auprès des services de relations internationales des établissements proposant des mobilités Erasmus. La liste peut-être consultée sur : http://eacea.ec.europa.eu/llp/erasmus /index_en.htm
• Plus d’informations sur le site de l’agence Europe-Education-Formation France : www.europe-education-formation.fr
Comment choisir, un pays, un établissement ?
• Consulter le/les sites des établissements partenaires pour voir si les cours proposés correspondent à son projet pédagogique.
• Valider son choix avec ses enseignants.
Les conditions à remplir
1/ Mobilité d’études
Avoir validé une première année d’études supérieures. La mobilité est reconnue par l’établissement d’origine, et les notes obtenues sont validées dans le cadre du diplôme français. L’étudiant intégrera le semestre ou l’année supérieure à son retour de mobilité. Aucun droit à payer à l’arrivée : l’inscription s’effectue dans l’établissement français, avant le départ.
2/ Mobilité de stage
L’étudiant peut partir en stage dans une entreprise européenne dès la première année d’études supérieures. La durée de stage varie entre trois et douze mois, sauf dans le cas d’une formation courte, de type BTS ou DUT ; la durée minimum sera alors de 2 mois. Si le stage est obligatoire, sa bonne réalisation compte pour la validation du diplôme français.
Quelles aides financières ?
L’allocation Erasmus et des financements complémentaires sont attribués par les collectivités territoriales, par l’établissement du candidat au départ, ou par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Les boursiers conservent leur bourse.