La digitalisation des entreprises a mis le turbo depuis le début de la crise sanitaire. Et permis aux entreprises de poursuivre leurs activités à l’international. Pourtant, 23 % des salariés français, en France et à l’étranger, disent craindre d’être « dépassés » par la technologie selon l’édition 2021 du baromètre Cegos « Transformations, compétences et learning ».
Si la pandémie de Covid-19 a bousculé nos façons de travailler, elle a également fait émerger des craintes et des besoins nouveaux en termes de formation. Notamment l’utilisation des nouvelles technologies. Le panel interrogé par Cegos montre ainsi que 23 % des salariés français se sentent « dépassés » par ces nouveaux outils. Et à l’international (Allemagne, Espagne, Italie, Brésil), ils sont 29 %.
Cette appréhension est plus forte dans les PME (32 %) que dans les grandes entreprises (26 %), et parmi les responsables des ressources humaines (46 % en France, 52 % à l’international) que chez les salariés eux-mêmes.
Poursuite des efforts de formation, montée des formations en ligne
L’étude réalisée par le groupe de formation auprès de 2600 salariés et 365 directeurs ou responsables des RH en France et à l’international montre que, malgré la crise, les organisations ont poursuivi leurs efforts de formation en l’adaptant au contexte (89 % France, 93 % à l’international). 58 % des DRH ou RRH français ont mis en place des formations en ligne (+ 16 % par rapport à 2020) et 48 % des dispositifs mixtes.
Plus précisément, les classes virtuelles ont été particulièrement plébiscitées, par 69 % des DRH français et 93 % de leurs confrères brésiliens, tout comme les modules de e-learning (52 % en France, 40 % au Brésil et 90 % à Singapour). Globalement, la formation à distance s’inscrit dans une tendance durable.
81 % des salariés et 82 % des DRH français (85 % et 86 % à l’international) estiment que les formations organisées par leur entreprise ou organisation auront désormais davantage à distance qu’avant la crise sanitaire. C’est en Allemagne que les scores se révèlent relativement faibles (78 % des DRH et des salariés).
Emergence de nouveaux métiers
Enfin, les DRH, RRH et responsables de formation français se distinguent sur la planification stratégique. Ils déclarent que dans les cinq ans à venir leur organisation va faire face à l’émergence de nouveaux métiers (49 %), à des créations d’emplois (38 %), à la disparition de certains métiers (28 %) et à des réductions d’effectifs (26 %).
A Singapour, l’émergence de nouveaux métiers et les créations d’emplois sont identifiés par 72 % et 67 % des DRH. Les réductions d’effectifs sont quant à elles au plus fort au Brésil (28 %) et les plus faibles en Allemagne (13 %).
En conclusion, si le secteur de la formation a connu une année 2020 pour le moins chaotique, la demande des salariés et des entreprises devrait redresser l’activité. Ainsi le groupe Cegos lui-même affichait en juin 2020 un chiffre d’affaires en baisse de 50 % avant de rattraper son retard pour atteindre sur l’ensemble de l’année une baisse de « seulement » – 29 % (- 25 % pour l’activité en France).
Sophie Creusillet