A peine officiellement lancé, le 19 octobre à Paris, en présence d’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’industrie et du numérique, le deuxième démonstrateur 3 D « Astainable® » -un outil destiné à simuler en 3D ce que donneraient des projets de développement urbain durables s’appuyant sur des solutions françaises- franchissait la Méditerranée pour être présenté pour la première fois à l’international, sur le gros Pavillon France lors du salon Pollutec de Casablanca (21-24 octobre), en présence de Matthias Fekl, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, au tourisme et aux Français de l’étranger, présent à l’inauguration du pavillon.
Une confirmation que dans le domaine de la ville durable -dont la marque ombrelle soutenue par les pouvoirs publics est Vivapolis-, pour promouvoir les offres et solutions tricolores complémentaires de façon groupées, la diplomatie économique française compte s’appuyer fortement sur cet outil. La famille de produits et savoir-faire français tournant autour de la ville durable est une des six filières prioritaires du Commerce extérieur français.
Ainsi, Astainable® a été conçu par un consortium réunissant Eiffage/Egis/Engie suite à un appel d’offre lancée il y a deux ans par le ministère du Commerce extérieur (alors occupé par Nicole Bricq) et la DG Trésor. Bercy avait débloqué 2 millions d’euros pour financer ce projet, qui devait permettre la réalisation de deux simulateurs 3D. Symbole non négligeable : les dirigeants des trois grandes entreprises –Pierre Berger (Eiffage), Nicolas Jachiet (Egis) et Gérard Mestrallet (Engie)– étaient présents sur la même scène de la Maison de la chimie pour présenter l’outil.
« Astainable » est la contraction du nom de la capitale du Kazakhstan, Astana, et du terme anglais « sustainable » traduction anglaise de « durable ». Cet « outil numérique de design urbain », comme le présentent ses concepteurs dans un communiqué commun, est le deuxième à être achevé dans le cadre du même appel d’offres, après celui du consortium Artelia/Véolia/Architecture studio, qui avait pris pour base Santiago du Chili, et dont le résultat avait été remis en grande pompe à la président chilienne Michèle Bachelet lors de sa visite officielle le 8 juin dernier.
Astana et Santiago ont pour point commun un développement urbain non contrôlé à bien des égards, mais dans des contextes environnementaux très différents. Les deux simulateurs, qui permettent de présenter des projets urbanistiques en situation, intègrent des solutions de plusieurs dizaines de sociétés françaises différentes pour des problématiques également différentes.
C’est aussi un outil qui a sans aucun doute permis de fédérer des savoir faire et sociétés jusqu’à présent dispersés, favorisant le jeu collectif, notamment en vue de faire des offres « clés en mains » lors de grands appels d’offres internationaux. C’était d’ailleurs l’un des buts recherchés par Bercy en matière de commerce extérieur. En l’occurrence, 350 solutions techniques, industrielles ou d’ingénierie émanant de quelques 2000 entreprises françaises sont intégrées à Astainable®, dans des domaines comme l’écomobilité, l’énergie, le numérique, la gestion responsable de l’eau et des déchets, ou encore de la construction durable. « L’outil a désormais vocation à accompagner les acteurs institutionnels et économiques dans la présentation des savoir-faire français de la ville durable » indique le communiqué. Un « club Astainable® » a été constitué, dont son membres pôles de compétitivité et entreprises qui ont participé à l’élaboration de ce démonstrateur.
C.G