La nouvelle feuille de route fixée à Ubifrance dans le cadre du plan d’action pour l’export du gouvernement Ayrault tourne le dos aux objectifs quantitatifs de mobilisation massive de PME primo-exportatrices qui avait été au centre des objectifs qui lui avaient été fixés par les gouvernements précédents.
« Je compte m’appuyer sur les régions » pour identifier et mobiliser les entreprises capables d’aller à l’international, ce « qui vous permettra d’être plus sélectifs », a déclaré Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, aux cadres dirigeants de l’Agence pour le développement international des entreprises (Ubifrance) rassemblés le 17 septembre au siège de l’agence à Paris, pour leur réunion annuelle. Rappelant les orientations de son plan d’action en cours de préparation – et dont elle a dévoilé les principaux volets dans un entretien exclusif au Moci -, la ministre a aussi confirmé qu’elle souhaitait que les Régions, dont elle doit rencontrer les présidents demain 18 septembre à Paris, « élaborent des plans régionaux pour l’internationalisation des entreprises » dans la mise en œuvre desquels Ubifrance serait impliquée. « Vous avez déjà signé des conventions avec certaines régions, a indiqué la ministre, mais ce sera aux régions de définir avec qui elles travailleront » a-t-elle aussi précisé.
Dissipant les inquiétudes qui avaient pu surgir sur un éventuel rapprochement, voire une fusion entre Ubifrance et la future Banque publique d’investissement (BPI), dont elle attend la création effective au premier semestre 2013, la ministre a notamment assuré que « Ubifrance ne sera pas intégrée à la BPI ». Le rôle que jouera l’agence auprès de la BPI « n’implique pas de réforme organique type mécano : pour moi il n’y a que le résultat qui compte ».
La ministre a aussi détaillé les orientations générales de la feuille de route opérationnelle qu’elle entend confier à l’agence dans le cadre de son plan d’action pour l’export : un service d’accompagnement aux entreprises plus « sélectif » ; une relation « plus approfondie » et « plus individualisée » avec les entreprises qu’elle accompagne ; une priorité donnée aux 800 entreprises stratégiques identifiées par le Fonds stratégique d’investissement (FSI) ; une présence des agents d’Ubifrance dans les centres régionaux de la BPI pour assurer le volet « conseil » aux entreprises de ce que le gouvernement a finalement décidé d’appeler des « guichets uniques » pour l’accès aux soutiens publics. L’accompagnement attendu d’Ubifrance pour les PME et ETI identifiées par le FSI va loin : « Vous proposerez à chacune un programme d’accompagnement triennal et personnalisé de la phase prospection au développement commercial ».
Ces différentes missions pourraient faire l’objet d’un ajout au Contrat d’objectifs et de performances (COP) signé entre l’ancien gouvernement et Ubifrance l’an dernier. A court terme, la ministre a assuré que les fonds publics dont bénéficie Ubifrance dans ce cadre avaient globalement été préservés, dans le cadre des négociations menées avec le ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
Pour en savoir plus:
Lire: Nicole Bricq bouleverse le dispositif de soutien au Commerce extérieur : extraits de l’entretien sur notre site et l’intégralité dans Le Moci N° 1922, à paraître le 20 septembre.