La tension
actuelle sur les marchés laisse craindre un resserrement du crédit aux
entreprises, y compris le credit export. Selon Christian Noyer, gouverneur de
la banque de France, il n’y a pas de crainte à avoir.
« Les banques donnent la priorité au
crédit export, non par charité, mais parce qu’il permet à une entreprise de se
développer », a estimé Christian Noyer lors de la neuvième édition du
Financium, le forum annuel de l’association nationale des directeurs financiers
et de contrôle de gestion qui se tient les 6 et 7 décembre à Paris.
Selon le
gouverneur de la banque de France, le crédit export suit les mêmes tendances
que les autres prêts aux entreprises, à savoir une vitesse de distribution du
crédit aux entreprises en hausse de 4,8 % en octobre en rythme trimestriel
annualisé et un taux d’acceptation des demandes de crédit des PME françaises de
75 % (contre 65 % en moyenne pour la zone euro).
En revanche,
« le crédit export acheteur en devise étrangère est plus difficile à obtenir
en raison de la raréfaction du dollar », a nuancé Christian Noyer. Un
phénomène provoqué par le déclassement des Etats-Unis par Standard & Poor’s
au cours de l’été. « Paradoxalement, a expliqué M. Noyer, cette
dégradation a provoqué une baisse des dépôts dans les money market funds, l’équivalent
américain des Sicav, qui adoraient les banques françaises ».
Concernant
la mise sous surveillance négative, par cette même agence de notation, de la
note de solvabilité à long terme de 15 pays de la zone euro, Christian Noyer a
estimé qu’elle était « fondée sur
une méthodologie qui est passée de l’économie à la politique, un changement d’univers ».
«Les agences de notation ont constitué un élément moteur de la crise de 2008 et
on peut se demander si elles ne sont pas également celui de la crise actuelle »,
s’est-il interrogé avant de préciser que « les banques françaises sont
solides et n’ont pas besoin de l’aide de l’Etat ; j’espère être écouté un
jour même par les agences de notations ».
Sophie
Creusillet