Voici les mesures instaurées en octobre 2009 pour simplifier et réduire les coûts du V.I.E pour les entreprises. Certaines ciblent plus spécifiquement les PME et les TPE, d’autres les entreprises de taille plus importante.
« Les PME représentent près des deux tiers des entreprises qui emploient des V.I.E, mais à peine un tiers des V.I.E en poste. Il était donc nécessaire de compléter le dispositif pour répondre aux besoins spécifiques de ces entreprises », a expliqué Anne-Marie Idrac dans une interview publiée sur le site www.lemoci.com le 15 octobre 2009.
1/ Allégement des besoins de trésorerie
Deux mesures destinées à alléger la trésorerie des entreprises sont entrées en vigueur le 1er octobre 2009.
– Réduction de l’acompte : jusqu’ici, une PME qui envoyait un volontaire à l’étranger devait verser à Ubifrance une avance de 3,5 mois d’indemnités qui, en fonction du pays d’affectation, pouvait dépasser les 11 000 euros. Désormais, Ubifrance demande un acompte forfaitaire de 4 200 euros HT quel que soit le pays d’affectation.
– Accélération du remboursement de l’acompte : le remboursement de l’acompte s’effectue dès la fin de la mission, déduction faite des dernières factures dues, alors que précédemment le versement était effectué deux mois après.
Ce nouvel acompte permet aux entreprises de réduire leurs sorties de trésorerie en garantissant le bon versement de l’indemnité au volontaire en cas de défaillance de l’entreprise.
2/ Intégration dans la taxe d’apprentissage
Cette mesure s’applique uniquement aux entreprises de plus de 250 salariés. Elle concerne l’intégration des V.I.E dans le quota de jeunes de moins de 26 ans sous formation en alternance (3 % de l’effectif) au-delà duquel est appliquée une majoration du taux de la taxe d’apprentissage.
3/ Le « V.I. Primo Pass »
Initialement appelé V.I.E « multicarte », le dispositif « V.I. Primo Pass » est destinée aux TPE (moins de 20 salariés) et aux primo-exportateurs (chiffre d’affaires export inférieur à 5 %). Ces entreprises peuvent utiliser une partie du temps d’un volontaire pour prospecter des marchés, entretenir des réseaux, rechercher des partenariats, etc. Le volontaire travaillera à la carte pour plusieurs entreprises. Ces services sont offerts à des conditions financières attractives, sur une base 275 euros HT par jour, soit 50 % du tarif habituel.
En outre, le volontaire est hébergé par Ubifrance ce qui permet de réduire les coûts des charges de structure des entreprises concernées. Mieux encore, il est placé sous la responsabilité du directeur local d’Ubifrance qui supervise la qualité de son travail.
Afin de dynamiser le dispositif, Ubifrance l’a ouvert à des partenaires qui peuvent fédérer à divers titres des PME ou des TPE (organisations professionnelles, pôles de compétitivité, collectivités territoriales). Ceux-ci pourront procéder de la même façon pour le compte de leurs membres.
La première concrétisation de ce dispositif concerne le Royaume-Uni. Le 23 octobre dernier, Anne-Marie Idrac a inauguré les nouveaux bureaux de la Mission économique d’Ubifrance. Ceux-ci disposent d’un « business
center » dédié aux V.I.E. Les entreprises qui ne sont pas implantées au Royaume-Uni peuvent désormais louer un des huit postes de travail de cet espace d’hébergement.
À terme, la formule du « V.I. Primo Pass » sera étendue à tous les bureaux d’Ubifrance à l’étranger.
Le premier V.I. Primo Pass sert le secteur du meuble à Londres
Paul Dolléans est arrivé à Londres le 18 octobre 2009. Il est hébergé dans le « business center » de la Mission économique. « J’ai été très bien reçu et je dispose de tous les éléments pour que ma mission soit un succès », explique-t-il. Âgé de 23 ans, diplômé de l’Ipag et de l’Inseec, il a été sélectionné pour le compte du Groupe des exportateurs de meubles (GEM), la cellule export de l’Union nationale des industries françaises de l’ameublement (Unifa). Le choix a été facilité par le fait que Paul a réalisé un stage d’étudiant ainsi qu’un stage en alternance dans le cadre du troisième cycle au sein de cette organisation.
L’objectif de la mission est d’organiser en partenariat avec Ubifrance une délégation d’entreprises du secteur de l’ameublement en mars 2010 afin de rencontrer des cabinets d’architectes et des décorateurs d’intérieur britanniques. Une présentation de produits est également prévue. Une première édition
de cette manifestation, intitulée French Design Forum avait été organisée en mars 2009. Le succès rencontré a incité GEM à reconduire l’opération cette année. « Le marché britannique est bien connu des entreprises françaises de l’ameublement et le réseau traditionnel de distribution souffre actuellement en raison de la crise. Il faut s’adresser directement aux prescripteurs », explique Stéphanie Roussin, chargée de mission export au GEM.
D.S.