Invitées par le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche à participer à la 13ème commission
mixte France Irak, qui s’est tenue à Paris le 16 mars, une trentaine
d’entreprises françaises familières du pays organisées en quatre filières structurées (hydrocarbures,
transports, énergie, industrie) ont pu présenter leur points de vue lors du débat organisé
à l’issue de la séance plénière. Parmi les principaux sujets évoqués ont figuré l’amélioration de l’environnement des affaires en Irak, selon les minutes de la commission mixte, dont Lemoci.com s’est fourni une copie.
L’environnement
des affaires doit d’autant plus être amélioré, souligne-t-on à Paris, que les
autorités irakiennes reprochent régulièrement aux entreprises françaises une
certaine frilosité. De fait, ce sont surtout les grands groupes et dans leur
sillage un certain nombre de leurs partenaires qui se déplacent. S’y ajoutent
les PME qui exposent à la Foire internationale de Bagdad et à Basra
International Oil & Gas Conference & Exhibition. Cette année, Ubifrance
organisera le Pavillon France du 1er au 5 novembre à la Foire de
Bagdad (1er-10 novembre). Son objectif étant de regrouper 50
entreprises.
Quant à Oil & Gas (6-9
décembre), à Bassora, la société française Bureau des opérations
internationales (BOI) s’est fixé comme objectif une trentaine
d’exposants
français. Comme 65 % des participants locaux ou internationaux se
réinscrivent
d’une année à l’autre à cette manifestation annuelle, BOI y a déjà
réservé une
superficie de 250 mètres carrés.
Plusieurs entreprises françaises se sont, au demeurant, inscrites, comme
IFP
Training et Cegelec.
Côté français, on explique aux
autorités irakiennes que les procédures d’obtention des visas sont trop
rigides. Un assouplissement du système a été demandé lors de la commission
mixte, notamment en faveur des entreprises opérant régulièrement en Irak.
Les PME de l’Hexagone sont aussi
rebutées par le coût de l’hébergement. Seul hôtel disponible à Bassora, le
Sheraton pratique des prix très élevés pendant Oil & Gas, qui peuvent
atteindre 1 500 dollars la nuitée. Enfin, les entrepreneurs français
craignent pour leur sécurité. Un argument que les Irakiens ont totalement
rejeté, arguant que
« les Turcs en particulier n’hésitent pas à se déplacer », selon un professionnel, présent lors de la commission mixte.
Lors de la commission mixte les deux parties se sont également « accordées sur la nécessité de conclure un accord de
non double imposition ». S’agissant du traité bilatéral d’investissement,
signé en octobre 2010, la délégation irakienne « a pris note » de la
demande de Paris, portant sur l’achèvement du processus de ratification par le
Parlement de Bagdad.
La
coopération institutionnelle dans le domaine des impôts, des douanes ou des
statistiques a aussi été largement commentée
pendant la commission mixte. Depuis 2009, environ 500 entreprises de l’Hexagone
se sont rendues en Irak. Un effort qui commence à payer, puisque les
exportations françaises ont atteint un record depuis près de trente ans en
2011, avec un montant de 793 millions d’euros (+ 52 % sur 2010).
Concernant le secteur pétrolier, le ministre irakien du Pétrole, Abdul Kareem Luaibi,
qui présidait la commission mixte avec Pierre Lellouche, a annoncé que la production
de pétrole de l’Irak avait dépassé la barre des trois millions de barils par jour
pour la première fois depuis trente ans. Une bonne nouvelle pour les finances
publiques. Pour autant, les professionnels
français de la filière constatent que les avancées dans ce secteur sont
moindres que dans les services comme le transport (voir notre article du 20 mars). C’est pourquoi côté
français, on compte notamment sur le renforcement dans le pays du géant Total,
ce qui pourrait constituer un espoir pour nombre de sociétés travaillant en
aval. La filière tricolore est consciente que pour contrer des pays moins
disant, comme la Chine, il faudra offrir des technologies spécifiques.
La France pourrait ainsi
valoriser son offre dans le cadre de la réhabilitation du réseau de pipelines
en Irak. Par ailleurs, prévu à l’origine fin février, puis annoncé fin mars, le
quatrième tour d’appels d’offres pour l’exploration de douze sites pourrait
concerner plus le gaz que le pétrole, ce qui avantagerait « des projets
plus techniques », selon un professionnel. Cette session d’enchères est finalement reportée à la mi-avril.
François Pargny
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Contacts :
1 Foire internationale de Bagdad
Ubifrance, Jacqueline Huguin, tél. : 01 40 73 37 72, [email protected], www.ubifrance.fr
2 Basra
International Oil & Gas Conference & Exhibition
BOI, Christopher da Silva, [email protected], tél. : 01 45 35 48 48, www.boi.fr