« Dès ma prise de fonctions (4 septembre 2014), j’ai fait des PME l’axe clé de notre stratégie », a tenu à rappeler le secrétaire d’État au Commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français à l’étranger, Matthias Fekl (notre photo), en introduisant le 2e Forum des PME à l’international, le 14 juin, soit un peu plus d’un an après la 1er édition qu’il avait lancée, le 11 mars 2015 au Quai d’Orsay à Paris.
Cet évènement ayant attiré 400 PME et ETI avait ensuite été décliné en région, à Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Lyon, les Antilles. Le secrétaire d’État a indiqué qu’il se rendra « dans quelques semaines à Toulouse et Vannes » pour « mieux faire connaître le dispositif rénové de soutien à l’internationalisation des entreprises » dans les treize grandes régions, car elles ont « vocation à être l’appui numéro un des PME dans les territoires et leur conseil quand se pose la question de l’internationalisation », a-t-il précisé.
4 000 PME exportatrices supplémentaires
A plus d’un titre, Matthias Fekl peut être satisfait. Le nombre d’entreprises exportatrices aurait bondi de 4 000 par rapport à 2014, passant à 125 000 l’an dernier. En 2011, ce chiffre était de 117 000. Parallèlement, le déficit commercial, qualifié de « récurrent », a subi « une réduction constante », en glissant de 75 milliards d’euros il y a quatre ans à 46 milliards en 2015. Une performance à relativiser a, toutefois, reconnu le secrétaire d’État, car l’amélioration de la compétitivité n’interviendrait que pour 20 % dans cette embellie, d’autres facteurs jouant un rôle positif comme la baisse du coût de l’énergie importée.
Avant de dresser le bilan d’un an de réforme dans le commerce extérieur depuis le 11 mars 2015, Matthias Fekl a rappelé les mesures prises en faveur de l’innovation et la recherche (programme des investissements d’avenir, crédits d’impôt recherche (CIR) et innovation) et de la compétitivité (Cice, pacte de responsabilité) qui ont permis à la France de bénéficier aujourd’hui « d’un coût de travail horaire dans l’industrie inférieur à ce qu’il en est en Allemagne ».
Les trois axes de la réforme du dispositif de soutien au commerce extérieur
S’agissant de l’internationalisation des entreprises, la réforme du dispositif public de soutien s’est focalisée sur trois points : la simplification administrative, la mise à disposition de réseaux à l’étranger, l’accompagnement adapté aux PME.
1- La simplification administrative. Aujourd’hui, s’est félicité le secrétaire d’État, le guichet douanier unique est opérationnel et « dématérialisé à 95 % », et ce n’est donc « plus aux entreprises de s’adapter à la complexité des déclarations nécessaires ». Par ailleurs, le portail Internet unique France-international.fr * a été lancé dans le cadre du Conseil stratégique de l’export, donnant accès « aux offres de tous les partenaires publics et privés à l’export ».
2- Les nouveaux réseaux d’appui à l’étranger. Matthias Fekl a cité les 155 référents de PME en France et à l’étranger désignés par les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) au sein de leur réseau, les quelque 9 000 Volontaires internationaux en entreprise (VIE) en poste à l’étranger (objectifs : près de 9 500 fin d’année et 10 000 fin 2017), Campus France et le réseau des alumni (anciens élèves étrangers accueillis dans l’Hexagone) et, de façon générale, l’ensemble de la communauté française à l’étranger (2 millions de personnes).
3- L’accompagnement adapté, grâce « au nouveau parcours à l’export simplifié et commun à Business France et aux réseaux consulaires, CCI en France et à l’étranger », selon Matthias Fekl. Le secrétaire d’Etat a indiqué que plus de 700 PME sont ainsi en cours d’accompagnement et « 3 000 le seront d’ici la fin de 2017 ». Par ailleurs, l’accord cadre conclu par les structures centrales des deux réseaux (Business France d’une part et CCI France et CCI France International de l’autre) fait l’objet « d’une déclinaison dans 43 pays ». Et d’annoncer qu’une autre convention va être conclue dans un souci de « rationalisation du dispositif au profit des PME » entre Business France et l’OSCI (Organisation professionnelle des opérateurs spécialisés du commerce international).
En ce qui concerne les outils financiers, du chemin a aussi été parcouru. Matthias Fekl a rappelé que Bpifrance a « créé une offre de crédit-export de petit montant adaptée aux besoins spécifiques des PME », et évoqué le transfert de la gestion des garanties publiques de Coface à Bpifrance à la fin de l’année, qui, selon le secrétaire d’Etat, « devrait permettre de redynamiser la distribution des produits de soutien public aux PME/ETI », qui, ainsi, disposeront avec la banque publique « d’un guichet unique pour l’ensemble des outils de financement ».
Quant à la stratégie sectorielle, Matthias Fekl a rappelé l’existence des familles de produits prioritaires à l’export (agroalimentaire, santé, etc.). Enfin, il a clairement indiqué que « l’accès aux marchés dans les pays tiers était notre priorité » et qu’il continuerait à inviter des PME dans les déplacements officiels dans le monde.
F.P
* http://www.france-international.fr/
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