Le groupe bancaire espagnol BBVA fait partie des toutes premières banques à avoir signé avec la Sfil (Société financière locale) un protocole d’accord lui permettant d’adhérer au dispositif de refinancement des crédits à l’exportation français que cet établissement financier public a mis en place l’an dernier, à la demande du gouvernement*. Ce qui doit permettre à BBVA de participer à des crédits acheteurs éligibles à ce mécanisme de refinancement public français.
De fait, précise le groupe bancaire espagnol dans un communiqué publié le 23 février, cet accord va lui permettre de conclure presque immédiatement une première opération de refinancement de crédit export : « nous sommes en train de concrétiser une première opération dans laquelle nous avons demandé à Sfil, qui l’a accepté, de refinancer à hauteur de 75% notre participation dans un crédit acheteur couvert par Coface» détaille David Peyroux, responsable Global Trade Finance chez BBVA France.
Cet accord dévoilé par le groupe bancaire espagnol est plutôt un bon signe pour le succès de ce nouveau mécanisme destiné à doper les grands contrats export d’origine française en facilitant leur financement auprès des banques. Il est en effet directement inspiré d’un dispositif qui existe dans d’autres pays, dont l’Allemagne, mais qui manquait à l’arsenal des soutiens à l’export jusqu’à l’an dernier. «S’il avait existé, un tel dispositif aurait été précieux lorsqu’entre 2011 et 2013, les banques commerciales ont subi une nette dégradation de leurs conditions de financement, rappelle David Peyroux. Elles ont éprouvé les plus grandes difficultés à accorder des financements à long terme aux entreprises. Les exportateurs français ont alors été pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers provenant de pays dans lesquels existaient des mécanismes de financement ou de refinancement publics ».
Pour ce qui concerne spécifiquement BBVA, son accord avec la Sfil ouvre aussi des perspectives intéressantes pour les exportateurs français sur les zones géographiques où le groupe espagnol dispose de ses points forts. « Cet accord entre BBVA et Sfil permet ainsi à nos clients d’être accompagnés dans nos zones géographiques mondiales d’expertise, et notre contribution au développement des activités de nos clients en France et à l’étranger s’en trouve ainsi renforcée, tout en soutenant l’export français», estime ainsi Grégoire de Lestapis, directeur général de BBVA en France.
Rappelons que ce mécanisme de refinancement proposé par la Sfil est ouvert aux établissements financiers actifs sur le crédit export français. Pour être éligible, le montant minimum du prêt global à l’acheteur étranger est de 70 millions d’euros, dont 95 % peuvent être refinancés par la SFIL dans des conditions que BBVA jugent « attractives »**.
C.G
*Lire : Financements export : Bercy muscle encore son arsenal de soutiens aux exportateurs
*Rappelons que SFIL intervient sur le crédit export avant tout comme un établissement de place bénéficiant de la signature de l’Etat. Son objectif est d’assurer la liquidité de ce marché. Ses crédits bénéficient eux-même du refinancement de la Caisse française de financement local (Caffil), émetteur de covered bonds noté Aaa/AA+/AA et filiale à 100% de SFIL. Le portefeuille d’actifs est par ailleurs constitué uniquement de prêts à des entités du secteur public.