Sécurité : Storvision veut augmenter son chiffre export
« Nous sommes tombés sur une personne très futée, dans un métier pourtant complexe. » C’est ainsi que
s’exprime Laurent Ozon, P-dg de Storvision, en parlant de Séverine Clavière, qu’il a embauchée après la fin de son V.I.E au Maroc.
Depuis dix ans, Storvision opère dans le domaine de la vidéo-protection. Cette PME de Vendôme (35 personnes) qui a ouvert trois succursales commerciales à Madrid (Espagne), Casablanca (Maroc) et Oldenburg (Allemagne) voudrait élargir ses marchés et augmenter son chiffre export, qui représente seulement 5 % de son chiffre d’affaires actuellement.
Après s’être renseigné sur les possibilités de recrutement, Laurent Ozon, son P-dg, a choisi le V.I.E pour développer le marché marocain. Avec raison puisqu’il a définitivement recruté la jeune femme après l’avoir testée pendant 24 mois. Depuis janvier 2010, elle représente commercialement Storvision au Maroc sous la responsabilité d’Amal Almuzard, responsable Zone Maghreb, qui l’a coachée pendant toute la durée de sa mission. Laurent Ozon songe à renouveler l’expérience en Italie. Avant son départ en mission, Séverine Calvière a passé un trimestre dans l’entreprise pour en comprendre le fonctionnement, se former au métier et s’imprégner de sa culture et de sa logique de commercialisation. « Elle connaissait déjà le Maroc et appréciait de travailler dans ce pays, commente Laurent Ozon. La formule V.I.E est une très bonne formule, intelligente, pour mettre les gens en situation. » « Ubifrance a très bien fait son travail », ajoute Amal Almuzard qui apprécie que « les jeunes ne soient pas lâchés dans la nature ». Elle-même se rend sur place une semaine par mois, convaincue que « l’encadrement est une condition sine qua non pour réussir un V.I.E ».
La mission selon Séverine Calvière « À la fin de mon contrat, j’ai été embauchée »
« Ma mission au Maroc a commencé en février 2008 pour une durée de 24 mois. Et à la fin de mon contrat, j’ai
été embauchée en CDI. »
Très tôt, Séverine a voulu mettre du concret dans ses études et, pour cette raison, elle a choisi de faire toutes ses études en alternance, à commencer par un DUT techniques de commercialisation. Elle a poursuivi avec une école de commerce, l’Ifag, toujours en alternance pour achever sa 5e année de master par un stage de dix mois en Angleterre chez Norwitch Union.
Alors qu’elle cherche un emploi au Maroc, un pays qui l’attire, quelqu’un à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) lui suggère le V.I.E.
Elle repère l’annonce publiée par Storvision sur le site dédié www.civiweb.com. Un rendez-vous et quelques formalités plus tard, en février 2008, elle entame sa mission.
« La première question que je me suis posée a été de savoir quel accueil serait fait à une femme. Mais j’ai reçu un très bon accueil, rencontré des gens très ouverts et ça s’est très bien passé. J’ai pris des cours d’arabe au départ car les gens apprécient qu’on fasse des efforts pour dire quelques mots et faciliter le contact. Les Marocains disent tout le temps « vous avez la montre, nous avons le temps. » Ici, il ne faut pas hésiter à déborder sur le temps, à rechercher le contact humain. Sinon, je parle français, anglais, espagnol, c’est selon… »
« Ma mission a vraiment permis d’amorcer la pompe tout en limitant les risques pour Storvision qui a créé une société en nom propre depuis 1er octobre 2008. L’année 2009 a bien démarré grâce à un partenariat noué avec des distributeurs locaux. Aujourd’hui, nous exportons sur le marché
africain. »
V.I.E au maroc : les PME devraient davantage l’utiliser
Le Maroc accueille 160 V.I.E, ce qui fait de ce pays la septième destination d’affectation. Cet effectif est important mais, de l’avis de Solange Laurent-Plantevin, correspondant V.I.E au Service économique de l’Ambassade de France au Maroc, la formule a un potentiel de développement considérable dans ce pays compte tenu d’une présence française importante. Pourtant, une sur sept seulement des 700 entreprises implantées localement passe par le V.I.E. Trop de PME surestiment son coût, souvent jugé trop élevé par rapport au marché du travail local. « Pourtant, ce coût reste raisonnable », souligne Solange Laurent-Plantevin, qui fait état d’un coût annuel de 20 000 euros pour une PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50 millions d’euros, moins encore si l’on tient compte des exonérations fiscales et des aides régionales en faveur des PME et TPE. Sans parler des possibilités de portage par un grand groupe français ou de l’hébergement au sein des chambres de commerce et d’industrie à l’étranger. À ce titre, en 2009, la CFCIM (Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc)
a hébergé 9 V.I.E à Casablanca et prévoit d’en accueillir trois ou quatre nouveaux en 2010 (deux à Tanger,
un à Marrakech, un à Agadir).
« Notre structure, indique Khalid Idrissi Kaitouni, directeur de l’appui aux investisseurs
et à l’action régionale, assure également l’encadrement des volontaires. C’est un appui aux entreprises qui sont ainsi beaucoup plus rassurées. »
S.F.