Vin : Accents du Sud-Ouest charge son V.I.E de préparer le terrain
« La proximité est la seule solution pour des appellations secondaires comme les nôtres. » Olivier Schoepfer, directeur export de la SARL Accents du Sud-Ouest, raconte comment trois des sept vignerons représentés au sein de cette société, qui est leur service export, ont constitué un GIE pour recruter un V.I.E. Leur objectif :
approcher le marché américain dans de bonnes conditions.
Chargé de piloter le V.I.E, Olivier Schoepfer est un récidiviste de la formule qu’il a déjà expérimentée en temps partagé en Chine. Avec succès puisqu’il a ainsi trouvé un partenaire local. Aux États-Unis, la mission qui va s’achever en juin prochain remplit ses objectifs. « Cette formule nous convient. Nous avons appris à l’adapter. Le V.I.E est un junior, compétent mais pas forcément opérationnel. Nous l’avons embauché en contrat à durée déterminée, le temps que les formalités se fassent, afin qu’il dispose vraiment de 18 mois sur le terrain. » Pierre Bettinger est chargé d’une mission d’accompagnement sur le terrain. Mais elle n’est pas stratégique même si ses tâches se sont élargies.
C’est sa première expérience sur ce marché qui est encore plus compétitif en période de crise. C’est aussi un marché qui va très vite. Il faut y vendre plusieurs fois, à l’importateur, au distributeur, au détaillant et au consommateur final et aussi faire de la formation.
En charge du développement, Olivier Schoepfer effectue cinq voyages par an aux États-Unis. « Mieux l’entreprise se prépare, dit-il, plus elle tire profit de la mission. La difficulté est de ne surestimer ni sous-estimer les capacités d’un jeune. Nous avons recadré sa manière d’opérer et cela fonctionne très bien. Nous avons un bon retour de nos partenaires. Au début, bien que ce soit gratuit pour eux, ils hésitaient à prendre sur le temps de leurs commerciaux pour solliciter Pierre. Aujourd’hui, ils sont demandeurs. Résultat, il y a un an, il avait du mal à remplir sa tournée, aujourd’hui, son carnet est bien rempli. » Pour ce qui est de le recruter en fin de contrat, Olivier Schoepfer réfléchit à une solution. « Son visa lui interdit de travailler aux États-Unis avant 12 mois. Même si nous montons une filiale, nous ne pourrons pas l’engager. Avec les trois domaines partenaires, nous envisageons de sélectionner son successeur afin que Pierre puisse assurer la transition avant son départ. »
La mission selon Pierre Bettinger « Cette mission correspond à mon objectif »
À New York, où il effectue son V.I.E entamé le 1er janvier 2009, Pierre Bettinger représente trois des sept
maisons de vin regroupées au sein d’Accents du Sud-Ouest. Il a atteint ses deux objectifs : travailler aux États-Unis et dans le secteur du vin.
Son parcours à l’ESSCA d’Angers témoigne de cet intérêt. Il a terminé son cursus avec un stage chez les champagnes Taittinger en France, après s’être colleté à l’international en passant une année à Shanghai dont six mois en entreprise. C’est là qu’il a rencontré Olivier Schoepfer, directeur export d’Accents du Sud-Ouest, un contact qui jouera en sa faveur lorsqu’il répondra à l’annonce de la PME.
Dès le départ, il a porté son choix sur les producteurs plutôt que vers les grands groupes : plus de responsabilités, plus d’autonomie, le challenge lui apparaissait plus excitant. Douze mois plus tard, il ne regrette rien : « Cette mission correspond à mon objectif, c’est le bon poste au bon endroit. Je voyage beaucoup aux États-Unis et dans des conditions intéressantes car je travaille pour une société en développement et je suis bien suivi.
C’est important car le marché américain est très compliqué, on est confronté à un vrai millefeuille d’intervenants avant que la production n’arrive dans les mains du consommateur.
En outre, les règles diffèrent selon les États. Une fois qu’on a compris les règles, ça reste compliqué mais ça va. Rien n’est jamais acquis, mais il y a toujours des opportunités. »
V.I.E aux États-Unis : pour doper l’export
Les États-Unis, bien que talonnés par la Chine, restent le premier pays à accueillir des V.I.E. À fin 2009,
658 jeunes y effectuaient une mission. Les trois premiers secteurs employant des V.I.E dans ce pays sont les banques, la construction aéronautique et spatiale et l’automobile.
Les grands groupes ont su mettre la formule à profit et de plus en plus de PME y recourent pour explorer les potentialités d’un marché réputé difficile.Le recours à un V.I.E est plus facile pour la PME qui est déjà implantée ou qui a un partenaire local.La contrainte spécifique aux États-Unis réside dans les conditions d’obtention du visa.
La durée du séjour est aussi limitée à 18 mois, conformément aux conditions du visa J-1 applicables aux étudiants
qui effectuent un stage en entreprise. Toutefois, comme en témoigne le nombre de missions en cours, le V.I.E est sans conteste l’occasion pour les volontaires de se forger une expérience personnelle et professionnelle appréciée des entreprises qui recrutent sur ce marché.
S.F.