Leaguexport 1 : l’événement Leagexport organisé le 12 mars par les professionnels privés du conseil et de l’accompagnement des entreprises à l’export* a été l’occasion, outre d’exprimer certaines attentes vis à vis des pouvoirs publics, de passer en revue de façon concrète l’éventail des compétences et expertises de ces spécialistes des marchés internationaux. Lors d’une table ronde animée par Emmanuel Saint-Martin, président du Moci, ce sont des dirigeants d’entreprises qui en ont le mieux évoqué la diversité, selon qu’on démarre à l’international ou qu’on y est déjà bien établi. Laurent Pommier, directeur du développement international de la franchise Midas, fait partie de la dernière catégorie. Il recoure à des « outils » (publics et privés) pour l’aider à détecter ses futurs partenaires en master franchise dans les marchés étrangers. Il apprécie aussi le partage d’expérience avec d’autres dirigeants d’entreprises dans le cadre de « clubs » et préside actuellement Stratexio, association qui promeut une méthode de coaching des dirigeants d’entreprises à l’export en club et des consortiums. Christian Le Roux, secrétaire général du groupe M2i Life Sciences, une société qui développe des alternatives « bio » aux pesticides, apprécie pour sa part particulièrement les coups de pouces fournis par Medef International, grâce au réseau de contacts tissé à travers les clubs d’affaires bilatéraux, mais aussi lors des missions d’entreprises à l’étranger, notamment lors des délégations présidentielles : c’est ainsi qu’il a pu percer au Brésil. Pour sa société, le soutien du réseau des services économiques et des attachés agricoles dans les ambassades de France est aussi précieux pour franchir les barrières réglementaires.
*Medef International, OSCI, CCI France International, ICC France, Stratexio.
Leaguexport 2 : Pour les dirigeants d’entreprises moins aguerris à l’international, les solutions d’accompagnement ne manquent pas non plus. Gilles Satge, fondateur de Lucca Software, une plateforme proposant des logiciels de gestion des RH aujourd’hui déployée dans 4 pays, a d’abord trébuché en voulant percer en Espagne depuis la France avant de revoir sa stratégie. En revanche, l’implantation en Suisse a été un succès il y a deux ans grâce à l’appui de la CCI franco-Suisse, qui lui a fourni hébergement et contacts utiles. Enfin, Caroline Huyn, directrice export de Valade, spécialisée dans des préparations à base de fruits, est partie « d’une page blanche » pour aider son groupe à s’orienter vers l’export. Avec le feu vert du comité exécutif, qui a fait de l’international une priorité, elle s’est appuyée sur l’expertise de Salveo pour établir et mettre en œuvre une stratégie de développement à l’international, avec une dizaine de marchés cibles, dont 4 prioritaires à court terme, et un plan d’action en termes de prospection. La participation à des salons internationaux clé (SIAL, Anuga, UK Food & Drink, Summer Fancy Food Show de New-York…) fait partie des moyens d’action, notamment les pavillons France organisé par Business France.

Chatière du Havre : le corridor fluvio-maritime de l’axe Seine, qui relie Port 2000 à la Seine et permet un transport de marchandise plus décarboné que le transport routier, vient de franchir une nouvelle étape avec la pose inaugurale du premier des 19 000 blocs de béton « accropode® », qui constitueront « la chatière du Havre ». Le chantier consiste en la construction d’un chenal de 1 800 mètres, protégé par une digue, qui mettra en communication directe Port 2000 avec le bassin de la Seine. Il permettra d’éviter à terme une rupture de charge. L’acheminement des conteneurs entre Port 2000 et le fleuve nécessite en effet, actuellement, un transport intermédiaire, les navires fluviaux n’étant pas tous adaptés pour emprunter la route maritime menant aux terminaux en eau profonde. Le projet, d’un montant total de 197 millions d’euros (M EUR), bénéficie d’un financement réparti entre la Région Normandie (86,05 M EUR), Haropa Port (82,45 M EUR), l’Union européenne (24,9 M EUR via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe) et l’État (3,6 M EUR).
Deeptech : le volume de levées de fonds sur le segment deeptech, ces jeunes pousses technologiques prometteuses issues de la R&D, a quasiment été multiplié par trois en cinq ans (de 1,5 à 4,1 milliards d’euros entre 2019 et 2023), selon un rapport sur l’écosystème deeptech français publié le 13 mars par la Direction générale des entreprises (DGE). Ces performances positionnent la France à la première place au sein de l’Union européenne et à la quatrième place mondiale (derrière les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni), « avec des succès notables dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment l’intelligence artificielle, le quantique, le stockage ADN, la biotech et le new space » précise la DGE. Son rapport a été remis à Éric Lombard, ministre de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’énergie, et Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du numérique. « Dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe, les entreprises deeptech présentent régulièrement un potentiel dual, à la fois civil et militaire, qui justifie une attention accrue des pouvoirs publics pour préserver la souveraineté technologique de la France et sa capacité de défense » souligne la DGE.