Comment financer sa croissance à l’export par le biais du capital-développement ?: tel était le thème du débat animé par Christine Gilguy, rédactrice en chef du MOCI, le 23 novembre à la CCIP l’occasion de la cérémonie de clôture de la Semaine de l’international organisée dans toutes les CCI franciliennes.
Pour répondre à cette question plusieurs acteurs clés avaient été invités comme Thomas Galloro, président du directoire d’IDF Capital, une société
de capital-investissement qui intervient en développement et reprise de
PME implantées en région Ile-de-France, et Jean-Mathieu Sahy, associé de Capital export, un fonds commun de placement à risques, qui accompagne le développement
des entreprises exportatrices en croissance. Tous les deux ont souligné les conditions à remplir pour bénéficier de leurs fonds. Ainsi, a déclaré Thomas Galloro, nous avons par exemple à IDF Capital une limite de montant: nous ne pouvons pas fournir plus de un million d’euros de financements.
Pour Jean-Mathieu Sahy, son fonds accompagne essentiellement des industries à valeur ajoutée comme l’édition de logiciel, la cosmétique, ou la santé. « En général, a t-il expliqué, les sociétés que nous accompagnons réalisent entre 10 à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous dépensons environ 0,5 millions d’euros pour aider à conquérir un pays proche et 5 millions pour un pays lointain. Nous attendons un retour sur investissement de l’ordre de 15 à 20% du capital par an ». Pour un autre spécialiste de la question, Georges Fischer, directeur de la coopération internationale de la CCIP, un critère essentiel est appliqué par tous les fonds: celui de la capacité de développement et non celui de la capacité de remboursement comme le font les banques classiques.
Un constat appuyé par le témoignage du dirigeant de Distribéo, une start-up du marketing sur téléphone mobile. « Nous avons créé notre société il y a 2,5 ans grâce au réseau des Business Angel, déclare Eliott Reilhac, directeur général et co-fondateur de Distribéo. Nous avons fait partie des cinq dossiers sélectionnées sur 1800 demandes car notre secteur d’activité est porteur. Tout est allé très vite, ajoute t-il, au bout de deux mois nous avons obtenu le financement ». Et la société est en bonne voie d’obtenir trois millions d’euros via un fonds de capital-risque pour se développer aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Il faut souvent aller vite pour une start-up pour se développer à l’international, confirme Alain Renck, directeur de l’international d’Oséo. Mais attention, ajoute t-il, « il ne faut pas oublier que l’international prend du temps: c’est un marathon et une course de fonds où il faut avoir à la fois des fonds propres et pouvoir lever de l’argent ». Et à ce sujet tous les intervenants perçoivent l’arrivée de la future Banque publique d’investissement (BPI), qui deviendra un guichet unique pour les financements, comme positive. « Il s’agit d’un acteur de co-investissement », a ainsi déclaré Thomas Galloro.
Isabelle Verdier