Selon les statistiques d’Ubifrance, 82% des entreprises utilisent la formule V.I.E dans une perspective de recrutement. Au total, deux jeunes sur trois sont recrutés dans l’entreprise où ils ont effectué leur volontariat.
On ne dispose pas de données sur les volontaires qui sont embauchés dans d’autres entreprises, en France ou à l’étranger. Mais une mission peut être valorisée auprès d’autres employeurs. Tel est le cas de Guillaume Sarrazin, qui a démarré une carrière de consultant dans l’intelligence économique suite à un V.I.E chez Valeo au Brésil (voir encadré page précédente).
Ceux qui « restent » dans l’entreprise peuvent se voir offrir de beaux débuts de carrière avec des niveaux de responsabilité intéressants. Trois exemples.
> Mobilier : Duvivier a recruté son directeur de filiale
Florian Huertas (28 ans) a été recruté par le fabricant de canapés Duvivier après une mission de V.I.E en Chine de 24 mois. Diplômé de Sup de Co Montpellier, il a effectué les deux dernières années de sa scolarité en Chine et parle couramment le chinois. Pendant la mission, il a identifié un distributeur local avec lequel Duvivier a signé un accord pour le développement d’un réseau de magasins en Chine.
L’embauche est venue « naturellement », selon Florian Huertas, dans la suite logique du processus de développement de la société en Chine. Entre 2006 et 2010, le chiffre d’affaires dans la zone Asie devrait être multiplié par cinq. Aujourd’hui, Florian Huertas est non seulement directeur de la filiale chinoise, mais aussi responsable commercial pour la zone Asie avec un contrat d’expatrié.
> Vin : Le Domaine des Herbauges a embauché son V.I.E en Chine
Les entreprises utilisatrices de la formule considèrent le V.I.E comme un moyen de recrutement de leurs cadres à l’international. Et ceci vaut autant pour les grandes entreprises que pour les PME voire les TPE. Jérôme Choblet, propriétaire et œnologue du Domaine des Herbauges (840 000 bouteilles de muscadet produites en 2009, 12 salariés permanents) à Bouaye, en Loire-Atlantique, a fait du V.I.E un élément essentiel de sa stratégie de développement à l’international. Suite à un premier déplacement en Chine qui lui a permis de constater l’existence d’un réel potentiel de marché pour les vins blancs, il a décidé de mettre en place un projet de développement dans ce pays et a recruté un V.I.E. En fin de mission, celui-ci a été embauché. L’expérience a été concluante puisqu’un deuxième V.I.E sera opérationnel en février 2010 pour le sud de la Chine et Jérôme Choblet envisage même de recruter deux autres V.I.E, l’un pour le reste de l’Asie, l’autre pour l’Amérique du Sud. « Je ne souhaite pas recruter un volontaire uniquement pour découvrir un marché. Le concept du V.I.E s’inscrit dans un vrai projet de développement dans un pays et doit déboucher sur un CDI », explique Jérôme Choblet.
> Distribution : Cuisines Schmidt embauche et récidive en Espagne
Le fait pour le V.I.E de contribuer à dynamiser le chiffre d’affaires d’une société facilite bien évidemment le recrutement en fin de mission. Le cas de Cuisines Schmidt en Espagne est un bon exemple. Ce pays connaît une crise économique sévère mais cette société bénéficie d’un important développement. Myriam Villard a démarré son V.I.E en février 2008 avec pour mission d’assister le responsable de zone basé à Madrid. La société a commencé à développer un réseau de magasins en Espagne (11 à fin 2009) et trois ouvertures sont prévues en 2010. « Notre marché, c’est à plus de 80 % le renouvellement », indique Myriam Villard. La société a fait un gros effort en matière d’animation et de formation. Myriam Villard va être embauchée dans la société en février 2010 pour s’occuper de l’animation du réseau de magasins. La société est en cours de recrutement d’un deuxième V.I.E qui sera basé à Barcelone.
D. S.