Dans un discours prononcé le 28 août devant la XXème conférence des ambassadeurs, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est prononcée pour la fin de l’utilisation des termes « Equipe de France de l’export » et « chasser en meute », qui « renvoient à des expériences passées qui ont coincidé avec notre défaillance à l’export et à des initiatives de nature institutionnelle » (voir fichier attaché ci-joint).
« Je préfère des termes comme réseaux, clusters si cet anglicisme m’est autorisé, filières et synergies, d’abord portées et incarnées par les entreprises », a t-elle annoncé. De fait, celle qui se définit comme la « ministre de la performance commerciale » entend encourager tous les regroupements d’entreprises par le biais de réseaux, de filières d’excellence régionales ou des pôles de compétitivité. Et à ce sujet Nicole Bricq compte sur les Régions « qui sont bien placées pour piloter, conduire, donner de l’énergie internationale à leurs entreprises ».
Pour encourager les PME à l’export, la ministre du Commerce extérieur entend explorer quatre pistes. La première consiste à réfléchir à un « contrat de génération » entre un cadre expérimenté d’une grande entreprise qui mettrait son expertise internationale au service d’une jeune entreprise. Un mécanisme qui s’inspire du parrainage déjà existant proposé par les conseillers du commerce extérieur de France (CCEF). Seconde piste: mobiliser les grands réseaux français de distribution à l’étranger généralistes comme Casino ou spécialisés comme Lapeyre ou Saint-Gobain. La ministre doit les rencontrer prochainement.
Troisième piste: encourager les fonds d’investissement à prendre des participations dans les PME. Enfin, dernière piste: solliciter les 67 grandes entreprises étrangères implantées en France pour mettre en place une dynamique de « portage ascendant » de la filiale en France vers la maison-mère à l’étranger ou le réseau international permettant d’ouvrir des portes ou de recommander leurs fournisseurs français.
Concrètement Nicole Bricq attend les résultats d’une étude qu’elle a commandée à la Direction générale du Trésor pour « identifier les couples produits/marchés où notre potentiel d’exportations est sous-utilisé et où les gains à attendre d’une mobilisation collective sont les plus forts ». Une décision devrait également être prise concernant l’organisme Pacte PME International mis en place pour encourager le mécanisme du portage des PME par les grands groupes. « Globalement, cela ne marche pas, pas assez », a déclaré la ministre. Il y a 26 grands groupes impliqués dans ce mécanisme alors qu’il y a plus de 210 grandes entreprises recensées par l’Insee et seulement 150 PME par an bénéficient d’un appui d’une grande entreprise dans ce cadre, a t-elle précisé.
Isabelle Verdier
Pour en savoir plus:
Lire notre dossier « Les 4 vérités du commerce extérieur »
1ère partie
2ème partie