Les
partenariats publics-privés (PPP) étaient à l’ordre du jour du Forum Boao pour
l’Asie qui a réuni à Paris du 22 au 24 novembre 400 chefs d’entreprises
chinois. Alors que la Chine aime se présenter comme le sauveur de l’Europe et
que les Etats européens, lourdement endettés, se tournent de plus en plus vers
les PPP, va-t-on assister à un déferlement d’investisseurs chinois dans les
projets européens d’infrastructures ? Rien n’est moins sûr.
La Chine
serait prête à abonder le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Pour l’instant
aucun officiel chinois n’a confirmé. Les investissements chinois en Europe font
régulièrement la une de la presse. Ils ne représentent, selon Eurostat, que 0,9
% des investissements directs étrangers réalisés en 2010 sur le continent. Reste
que les PPP pourraient représenter une opportunité pour les entreprises chinoises
du BTP, notamment. Mais une opportunité semée d’embûches.
Pour Hui Chi
Ming, président du Sino Union Energy Investment Group (Sunpec), « dans le
contexte économique actuel, les pays européens sont obligés de se tourner vers
les PPP, mais la question est : comment adresser le risque ? ».
Et le milliardaire hongkongais de préciser ses craintes : « Chaque
pays européen a son propre système de PPP et nous avons par ailleurs besoin de
garanties sur la stabilité monétaire de l’euro. Comment être sûr de récupérer
son investissement ? ».
Pour l’économiste
anglais Matthew Walker, « au Royaume-Uni,
les risques sont transférés à une institution financière par le biais de SWAP,
qui permettent de passer d’un taux fixe à un taux variable, mais en Chine, où
le marché n’est pas aussi mâture il n’existe
pas de produits dérivés de la sorte ». Pour pallier ce risque Hui Chi
Ming à une idée : « Si nous
pouvions libeller en renminbi en Europe, ce serait plus sûr ».
Sophie Creusillet
Pour en savoir plus :
Lire notre article sur l’étude PwC sur les partenariats publics privés