Bpifrance, Ubifrance et la banque HSBC ont signé hier 13 mars à Bercy, en présence de Nicole Bricq, un partenariat inédit pour être le premier accord « tripartite » entre la banque publique, l’Agence pour le développement international des entreprises et une grande banque commerciale privée internationale. Il vise à coordonner et mieux intégrer leurs offres de services aux PME et ETI françaises dans leurs projets de développement sur les marchés étrangers et en élargir la promotion.
Paraphé par Joël Darnaud, directeur exécutif de Bpifrance, Jean Beunardeau, directeur général de HSBC France et Henri Baissas, directeur général adjoint d’Ubifrance, cette convention est en effet assez ambitieuse puisqu’elle vise à organiser, dans une démarche intégrée, les offres de services des trois entités « à chacune des étapes de la démarche de l’entreprise » : diagnostic de son potentiel et étude de marché, diagnostic de ses besoins, mise en place des solutions en matière de finances, accueil et accompagnement sur le marché étranger, le spectre est large.
Elles espèrent aussi démultiplier ainsi les efforts de promotion de l’offre d’accompagnement à l’international auprès des PME et ETI françaises. Les trois entités avaient noué des partenariats séparément par le passé, ce qui devrait faciliter la mise en oeuvre de ce partenariat.
Pour Bpifrance, l’intérêt est évident : sans réseau de filiales à l’étranger, la banque publique s’allie ainsi avec une banque internationale dont le maillage est mondial, ce qui permettra aux clients des deux entités d’obtenir une service plus fluide et plus efficace en matière financière jusque dans leurs éventuelles implantations étrangères. « Nous apportons de la capacité d’exécution dans les domaines financiers », que ce soit les ouvertures de comptes, la gestion de la trésorerie, le rapatriement des dividendes, a indiqué Joël Darnaud. Et au passage, de faciliter le montage de co-financement avec une banque vient d’annoncer avoir auglmenter de 50 % son enveloppe dédiée aux financements des PME et ETI exportatrices, à 1,5 milliard d’euros.
Pour Ubifrance, qui intervient plus dans le conseil et l’accompagnement, l’intérêt est tout aussi évident de travailler en bonne coordination avec une banque avec laquelle elle se retrouve, via ses bureaux à l’étranger, dans quelque 55 pays. « Avec HSBC, l’enjeu est de privilégier un service de proximité en reliant nos réseaux aux leurs et de faire savoir ce que nous faisons » a résumé Henri Baissas.
Enfin, HSBC, qui a fait des PME et ETI qui s’internationalisent une de ses cibles privilégiées en France, coopérer avec les acteurs publics présente l’intérêt d’être encore plus visible et plus efficace tout en démultipliant ses propres efforts de marketing et de services à leur égard. Outre l’enveloppe de financement qu’elle met à leur disposition, HSBC a développé des « french desk » dans dans son réseau international pour les clients français et développé, sur le territoire français, une politique d’organisation « d’ateliers de l’international » -une dizaine prévus cette année- dans lesquels interviendront des experts de ses partenaires publics.
Pour la ministre du Commerce extérieur, l’étape est logique : après avoir fédéré les acteurs publics de l’aide à l’export au plan régional et national, il s’agit de fédérer les acteurs publics et privés pour la bonne cause du « développement de nos entreprises sur les marchés étrangers ». « La signature de telles conventions permet de créer une véritable dynamique entre acteurs au service du financement et de l’accompagnement des PME et ETI à l’international, a indiqué Nicole Bricq. Je ne peux qu’encourager ce mouvement « . Reste à savoir si d’autres banques suivront l’exemple de HSBC : « Nous sommes un établissement de place, nous travaillons avec tous les partenaires, a déclaré Joël Darnaud, en réponse à une question du Moci. Si celà donne des idées à d’autres banques commerciales, nous ne sommes pas du tout contre ».
C. G.