L’Agence Française de Développement (AFD), qui fête ses 70
ans d’existence, a rendu public ses résultats pour l’année 2010. Le total de
ses autorisations de financement a atteint 6,841 milliards d’euros, soit une
progression de 10,51% par rapport à 2009.
Au niveau géographique, l’Afrique, terre d’intervention traditionnelle de l’AFD, arrive en tête
(31,57%), suivie par la
Méditerranée-Moyen-Orient (19,77%), l’Amérique
Latine-Caraïbes (19,10%), l’Asie-Pacifique (15,50%), et l’Outre-mer (13,98%). Au
niveau des autorisations de financement, certains sont privilégiés. C’est le
cas de l’Afrique du Sud (9,08% du total), du Liban (8,19%), de l’Indonésie
(6,14%), et du Kenya (6%). D’autres ont aussi été des bénéficiaires non-négligeables
(de prêts pour l’essentiel), comme la Tunisie (5,04%), le Nigeria (5%), le Vietnam
(4,64%), l’Egypte (4,46%), la
Turquie (3,63%), la
Chine (3,63%), et la Jordanie (3%).
L’Agence a développé son
implantation planétaire avec trois nouvelles agences (Paramaribo, au Surinam,
Bagdad, et Manille) ouvertes l’année dernière.
Les secteurs qui ont bénéficié de ses autorisations de
financement en 2010 ont été : les infrastructures-développement urbain
(35%), le secteur productif, agriculture-sécurité alimentaire (28%),
l’environnement-ressources naturelles (18%), la santé-éducation-accès à l’eau
(12%), et le multisectoriel (7%).
Les 6,839 milliards d’euros d’outils
financiers mis en œuvre, ont été
répartis entre la filiale Proparco (15,49%, dont 45% de l’activité en Afrique
sub-saharienne), les financements à l’Outre-mer (13,99%), les garanties et
fonds propres (2,31%), les prêts non souverains aux conditions du marché
(13,96%), les prêts non souverains bonifiés (11%), les prêts souverains aux
conditions du marché (12,66%), les prêts souverains bonifiés (25,34%), et les
subventions (6,98%).
L’AFD doit aussi développer son activité dans un
environnement mouvant. Ainsi, elle compte agir en favorisant davantage les
cofinancements avec des bailleurs bilatéraux ou multilatéraux et en développant
la coopération décentralisée. Dov Zerah, directeur général de l’AFD, a
également observé que «les parlementaires demandent de plus en plus de
renseignements». A tel point que le Sénat a rendu public le 6 mai dernier un
très volumineux rapport de plus de 200 pages sur les objectifs assignés à l’AFD
et les moyens qui lui sont octroyés par l’Etat de 2011 à 2013.
Pour l’année en cours, l’AFD compte affecter 60% de l’effort
budgétaire à l’Afrique, 20% à la Méditerranée, et 10% aux pays émergents. Quant on
s’étonne que la Chine
bénéficient de prêts bonifiés de l’AFD, Dov Zerah explique que cela permet de
«voir ce qu’ils font chez eux, être éventuellement en partenariat avec eux sur
d’autres pays, et parce que la gouvernance mondiale avance». L’Agence doit
aussi gérer les urgences imprévues comme les 350 millions d’euros de prêts
accordés à la Tunisie
pour 2011 et 2012, les 450 millions d’euros accordés à la Côte d’Ivoire, dont 200 déjà
décaissés, ou l’arrêt total de tous les projets en Syrie. Enfin, d’une façon
générale, Dov Zerah confesse que «l’AFD est engagé dans une course poursuite
face à la croissance démographique qui ne cesse de démultiplier les besoins».
Jean-François Tournoud