Huit mois après son lancement, l’Accélérateur International accueille sa deuxième promotion annuelle d’entreprises, quinze au total*. Bpifrance et Business France ont lancé le 16 décembre dans la soirée à Paris depuis les locaux de la banque publique d’investissement, rue Drouot (notre photo), la deuxième promotion de leur accélérateur dédié au développement international des PME et ETI.
Un accompagnement intensif sur 18 mois
Les promoteurs de l’Accélérateur International, inauguré le 24 avril dernier, destiné aux entreprises souhaitant booster leur chiffre d’
Durant dix-huit mois, les membres de la nouvelle promotion sélectionnés par Bpifrance et Business France vont bénéficier d’un programme d’accompagnement collectif et individuel structuré autour de quatre piliers :
– Conseil : réalisation d’un diagnostic stratégique des activités export ;
– Plan de conquête : sur la base du travail réalisé durant la phase de conseil, l’accompagnement portera sur la construction d’un « plan de conquête », détaillant les mesures à mettre en œuvre pour explorer les pays ciblés et consolider le développement à l’export ;
– Université : six séminaires thématiques pour aborder les questions incontournables du développement à l’international et alimenter leur réflexion stratégique ;
– Mise en relation : l’ouverture aux communautés de Bpifrance et Business France permettra une multiplication des échanges et des contacts pour partager les bonnes pratiques et identifier les synergies business susceptibles d’accentuer la dimension internationale de ces entreprises.
Bien qu’issues de secteurs différents (industrie, services, commerce et distribution), les quinze entreprises qui viennent de huit régions de l’Hexagone et exportent toutes ont « exactement les mêmes problématiques », a souligné Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance. Quel que soit le montant de leur chiffre d’affaires réalisé à l’export et leur taille, elles ont « l’idée qu’il faut absolument aller à l’international pour 1 000 raisons », a-t-il ajouté.
Parmi ces raisons, il s’agit d’augmenter leurs ventes, développer leur marque à l’international, élaborer une stratégie export cohérente ou encore accompagner leur croissance. « Je constate que à nouveau dans l’Accélérateur International, il y a la moitié de récidivistes », s’est amusé Nicolas Dufourcq. Autrement dit des dirigeants d’entreprises qui sont déjà passés par un accélérateur et « veulent poursuivre dans cette démarche », a-t-il précisé.
51 accélérateurs et 1 000 entreprises accélérées à fin 2019
Le lancement de cette deuxième promotion a été l’occasion pour la banque publique de dresser un bref bilan de fin d’année du dispositif « Accélérateurs », programmes d’accompagnement sur-mesure destinés aux startup, PME, ETI ou à des entreprises d’une région ou d’un secteur spécifique.
« On avance vraiment, vraiment vite chez Bpifrance », a ainsi déclaré Nicolas Dufourcq. « Mais dans des proportions qui étaient inimaginables il y a encore quelques années », a-t-il continué. « Il faut vraiment avoir cela en tête », a-t-il indiqué avant de dévoiler le nombre d’accélérateurs lancés à ce jour depuis le lancement du dispositif en 2015 avec l’Accélérateur PME, le pionnier des Accélérateurs de Bpifrance. « À la fin de l’année 2019, on aura ouvert 51 accélérateurs », s’est-il réjoui.
Du côté des entreprises accélérées, les résultats sont également prometteurs. Initialement, comme l’a rappelé son directeur général, Bpifrance « avait pour objectif de faire passer 1 000 boîtes dans des accélérateurs ». Depuis, la barre a été ajustée plus haut par le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, qui a fixé, en septembre 2017, l’objectif de 4 000 entreprises accélérées en quatre ans. « Les 4 000, on va les faire ! », a assuré Nicolas Dufourcq. « Les 1 000 de l’objectif initial, on les a fait en totalité en 2019 », a-t-il complété.
À travers l’Accélérateur International, coconstruit avec la banque publique, Business France renforce, pour sa part, son action dans l’appui aux nouveaux exportateurs désireux de franchir le pas de l’international. « C’est notre mission à nous, à Business France, de relever le défi de convertir beaucoup, beaucoup plus d’entreprises françaises aux challenges de l’international », a ainsi déclaré Christophe Lecourtier, son directeur général. « Vivement la troisième », a-t-il conclu.
Chez Viseo, la part de l’international est passée de 4 % à 30 % en 4 ans
Parrain de la deuxième promotion , Eric Perrier, CEO et cofondateur de l’entreprise française Viseo, fournisseur de services du numérique, spécialisée dans l’accompagnement de ses clients dans leur transformation digitale, a témoigné sur sa propre expérience « d’accéléré ».
Le dirigeant, dont l’entreprise installée à Boulogne-Billancourt soufflera ses 20 bougies l’an prochain, a fait partie du premier Accélérateur ETI qu’il a intégré en 2016 avec vingt-quatre autres entreprises. « C’est une aventure entrepreneuriale », a exposé Eric Perrier.
L’entreprise de 2 220 collaborateurs qu’il préside est présente dans une quinzaine de pays à travers des filiales. À l’époque, en 2016, lorsqu’il a rejoint le programme d’accélération, le dirigeant avait, dans son business plan pour 2020, « des ambitions internationales ». Quatre ans plus tard, les objectifs ont été atteints.
« Bpifrance, c’est quand même une machine de guerre », a souligné le dirigeant. « La force de frappe est juste incroyable », a-t-il insisté. Lorsqu’elle est entrée dans l’accélérateur, son entreprise réalisait un chiffre d’affaires d’un peu plus de 110 millions d’euros. « On va faire 225 millions cette année », a révélé le CEO, « et 250 millions l’an prochain, a-t-il encore confié. « Tout ça en étant resté indépendant », a-t-il renchéri.
À l’export, la progression de Viseo à la sortie de l’accélérateur est également spectaculaire. « En 2015, on faisait 4 % de notre chiffre d’affaires à l’international », a livré Eric Perrier. « Cette année, on va faire 30 % de notre chiffre d’affaires à l’international », a-t-il poursuivi.
Ce programme d’accélération a permis au dirigeant d’avoir des échanges avec ses pairs, de revoir sa stratégie internationale et son modèle économique. Aujourd’hui, Viseo est « une entreprise indépendante à forte croissance », comme tient à le souligner son CEO. « On a eu la chance de rentrer dans cet accélérateur qui nous a apporté beaucoup de choses », a-t-il conclu.
Venice Affre
*Coppernic (Sud-PACA) ; CRM Méca (Occitanie) ; ESII (Occitanie) ; Gear Group (Ile-de-France) ; Kahler Communication (Normandie) ; Lauak Group (Nouvelle-Aquitaine) ; Laboratoires Lehning (Grand Est) ; Lyra (Occitanie) ; MG-Tech (Pays de la Loire) ; Morillon (Pays de la Loire) ; Saint Dizier environnement (Ile-de-France) ; SLB (Normandie) ; Style&Design (Ile-de-France) ; Technilum (Occitanie) ; Westlake Plastics Europe (Actimed Group) (Hauts-de-France).